Un réalisateur français tué à Kaboul

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avec Florence Lozach à Kaboul , modifié à
Un attentat suicide a tué 16 personnes, vendredi, dans le centre de la capitale afghane.

La victime française de l'attentat commis vendredi matin à Kaboul est un réalisteur de films documentaire, Séverin Blanchet. Il a été tué dans un attentat qui a fait 16 morts dans la capitale afghane, a annoncé le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner. "Les terroristes viennent, une nouvelle fois, de faire la preuve du peu de cas qu'ils font de la vie humaine, en visant avec sauvagerie des civils", a-t-il ajouté.

De passage à Kaboul, ce réalisateur de films documentaires âgé de 66 ans se consacrait depuis 2006 à la formation de jeunes cinéastes afghans au film documentaire et avait réalisé avec eux plus de vingt films. "Je salue la mémoire de notre compatriote Séverin Blanchet, membre fondateur du centre de formation à la réalisation documentaire Les ateliers Varan tué lors de l'attaque d'aujourd'hui dans le centre de Kaboul", a déclaré Bernard Kouchner. "Nous poursuivrons avec détermination l'oeuvre qu'il avait engagée avec tant de générosité et de solidarité", a-t-il ajouté.

Un Italien a aussi été tué dans cette attaque, selon le ministère afghan de l'Intérieur, tandis qu'un médecin militaire a assuré qu'un Indien avait également péri. L'attentat suicide, revendiqué par les talibans, s'est produit à proximité de la résidence hôtelière Park Residence. Le site internet de la BBC montrait dans la matinée les premières images de la catastrophe.

Deux kamikazes abattus par la police

"Un homme s'est fait exploser devant un snack près du Complexe Safi", a précisé le porte-parole du ministère de l'Intérieur, faisant référence à un complexe haut de gamme du centre de Kaboul, regroupant hôtels et commerces. Deux autres kamikazes ont été abattus par la police dans le même quartier, a-t-il ajouté.

Le vendredi est jour chômé en Afghanistan et le centre ville est très peu fréquenté à l'heure où a eu lieu l'explosion, peu après l'aube.

La "zone verte", le quartier diplomatique et des résidences des personnalités et des étrangers en plein coeur de Kaboul, a été immédiatement bouclée.

"La police ne maîtrise pas la situation"

Mais les forces de police déployées sur place sont pour l'heure "extrêmement nerveuses", "à l'évidence, elles ne maîtrisent pas encore la situation", a assuré la correspondante d'Europe 1 en Afghanistan, Florence Lozach.

L'insurrection s'est intensifiée

L'insurrection des talibans s'est considérablement intensifiée et s'est étendue à la quasi-totalité du pays ces deux dernières années, frappant de plus en plus souvent dans Kaboul même, au moyen d'attentats suicide ou d'attaques de commandos.

La dernière remontait au 18 janvier, quand des insurgés lourdement armés et des kamikazes avaient attaqué un centre commercial en plein coeur de la capitale, tuant cinq personnes.