"Sarkozy a une grande colline à grimper"

La presse américaine, anglais, italienne, espagnole et allemande a écouté l'annonce de candidature de Nicolas Sarkozy.
La presse américaine, anglais, italienne, espagnole et allemande a écouté l'annonce de candidature de Nicolas Sarkozy.
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Marion Sauveur et , modifié à
REVUE DE PRESSE - La presse internationale s’intéresse jeudi à la candidature du président français.

L’annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy est largement commentée par les journaux anglais, américains, italiens et allemands. Entre scepticisme et sobriété, ils étalent l’impopularité du président devenu depuis mercredi soir candidat et lui prévoient un parcours de combattant. Petit tour de la presse internationale avec Europe1.fr.

Sans surprise

Nicolas Sarkozy n’a pas réussi à surprendre. Au lendemain de l’annonce de sa décision quant à la présidentielle, le Los Angeles Times ironise sur le fait que le président français a "annoncé mercredi ce que tout le monde attendait : il est en route pour un second mandat". Le quotidien allemand Die Welt se moque d’ailleurs du "tapage énorme" fait autour de cette décision et parlant d’une "tradition française".

"La journée a été parfaitement orchestrée", commente pour sa part The Telegraph, revenant sur le lancement du compte Twitter du président-candidat jusqu’à sa déclaration sur TF1 dans la soirée. Quant au quotidien espagnol El Pais, il note de son côté que le chef de l’Etat s’est exprimé dans un style "laconique inhabituel". Et le journal allemand Der Spiegel de noter que Nicolas Sarkozy va maintenant abandonner son statut d’"hyperprésident pour retrouver son rôle d’hypercandidat".

Avec sobriété, le quotidien italien la Repubblica a vu lors de cette annonce un "Sarkozy combatif", se présentant comme "le capitaine qui n’abandonne pas son navire". Un thème que reprend d’ailleurs caustiquement Il Corriere della sera en se demandant s’il y a un lien avec le capitaine Schettino qui a abandonné le Concordia.

Une popularité en question

"Le président français le plus populaire depuis le Général de Gaulle" est parti pour une "campagne difficile" en raison de l’écart qui le sépare de son principal opposant François Hollande, assure le New York Times. Le quotidien new-yorkais estime que "Nicolas Sarkozy a une grande colline à grimper, d’autant plus que de nombreux Français ont dit être à la recherche d'un changement". Mais il reste optimiste le considérant "comme un excellent candidat en campagne".

Il faut que Nicolas Sarkozy deviennent "combatif", conseille The Independant. Le journal britannique voit en Nicolas Sarkozy "le plus impopulaire des présidents français de la Ve République candidats à leur réélection". Le quotidien estime que "la colère des électeurs a été alimentée par la crise financière". Mais pas seulement. "Il y a également une répulsion généralisée à l'égard de la personnalité de Nicolas Sarkozy et nombre de ses mesures prises lors de ses cinq années de son mandat".

The Guardian s’est lui intéressé à l’un des thèmes de campagne évoqué par le président-candidat : l’emploi. "Ce choix est un exercice délicat", écrit le quotidien britannique. Car, développe le journal, "Nicolas Sarkozy avait promis le plein emploi en 2007 et le chômage est maintenant et depuis douze années autour des 10%." Et de noter : "depuis la prise de ses fonctions, la France comptabilise près d’un million de chômeurs supplémentaires".

Nicolas Sarkozy, the best

Outre-Manche, Nicolas Sarkozy est vu comme le meilleur candidat à la présidentielle française, malgré "tous ses défauts". C’est ce que rapporte The Times. Le départ de Nicolas Sarkozy "serait une perte pour le monde", écrit le quotidien londonien. "Dans de nombreux domaines, il a été un dirigeant impressionnant, à la fois pour la France et pour le reste du monde", écrit-il en citant son action notamment dans la chute du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, tout en relevant que ses réalisations avaient été souvent en deçà de ses promesses.