Quand le "calife" de l'Etat islamique, Baghdadi, était "secrétaire"

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Abou Bakr Al-Baghdadi, le leader de l'organisation Etat Islamique, est passé par les geôles américaines en 2004. Son dossier vient d'être déclassifié et dévoile quelques informations supplémentaires sur ce personnage mystérieux.

Prisonnier de l'armée américaine. Terroriste le plus dangereux du monde pour la coalition occidentale qui le combat, "commandeur des croyants" pour ses soutiens, Abou Bakr Al-Baghdadi, leader spirituel de l'EI, est un personnage mystérieux, sur lequel circule quantité d'informations plus ou moins vérifiables. De lui, on savait déjà qu'il avait été fait prisonnier par l'armée américaine en 2004 à Fallujah, en Irak. A l'époque, l'administration américaine avait donc établi un dossier à son nom, qui vient d'être déclassifié et publié par le site Business Insider (en anglais). 

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Ibrahim Awad Ibrahim Al-Badry (il s'est baptisé de son nouveau nom en référence au commandeur des croyants Abou Bakr as-Siddik et à la capitale irakienne Bagdad) de son nom de naissance est né à Fallujah, devenue aujourd'hui l'une des places fortes de l'Etat Islamique. Il a donc été capturé par l'armée américaine le 4 février 2004, avant d'être relâché dix mois plus tard. Lors de sa détention, il est passé par deux camps de prisonniers, le camp Bucca et le camp Adder. Des mois qui ont participé à la radicalisation de celui qui dirige désormais l'EI, comme l'explique le documentaire d'Arte Daech, naissance d'un Etat terroriste, sur les origines et le fonctionnement de l'organisation. 

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Il était "secrétaire". A l'époque, Al-Baghdadi avait été capturé presque par erreur à Fallujah, comme le rapporte Hicham Al-Hashimi, un expert de l'EI. Alors qu'il rendait visite à un ami visé par l'armée américaine, il avait été arrêté, mais il n'était pas l'objectif premier de la mission. Il avait donc été incarcéré comme "civil", ce qui signifie qu'il n'était pas considéré comme un soldat ou un membre d'une quelconque milice. Dans son dossier, on peut également lire qu'il est "secrétaire". Figurent aussi les noms de son oncle et de ses parents (ils ont été floutés).

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Outre ces nouveaux éléments, d'autres informations circulent déjà sur le prédicateur. Le Monde explique qu'il a suivi des cours de théologie à l'université islamique de Bagdad, où il n'a jamais été très brillant élève. Ses mauvaises notes en anglais l'ont même forcé à redoubler une année. Il a également été rejeté par l'armée, qui l'avait jugé trop myope pour pouvoir s'engager. 

Surnommé "le fantôme", Abou Bakr Al-Baghdadi règne sur un grand territoire, possède des richesses en ressources naturelles colossales et une armée bien équipée. Ironie du sort, alors qu'ils le détenaient il y a un peu plus de dix ans de cela, les Etats-Unis sont aujourd'hui contraints de mettre sa tête à prix à 10 millions de dollars.

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