Oslo : un "fondamentaliste chrétien" ?

La police norvégienne décrit le principal suspect, Anders Behring Breivik, un Norvégien de 32 ans, comme un "fondamentaliste chrétien" de droite.
La police norvégienne décrit le principal suspect, Anders Behring Breivik, un Norvégien de 32 ans, comme un "fondamentaliste chrétien" de droite. © reuters/capture écran youtube
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avec agences , modifié à
PORTRAIT - Le suspect dans la double attaque de vendredi aurait des opinions hostiles à l'islam.

On commence à en savoir un peu plus sur le profil de l'homme suspecté d'être à l'origine de la double attaque à Oslo et dans ses environs vendredi. Anders Behring Breivik, 32 ans serait un "fondamentaliste chrétien", a indiqué la police norvégienne samedi. L'homme est par ailleurs un ancien membre de la formation de la droite populiste, le parti du Progrès (FrP), et de son mouvement pour la jeunesse, a annoncé le parti samedi.

En guerre contre l'islam

Sur la foi des informations qu'il a postées sur Internet, l'homme inculpé samedi, un Norvégien "de souche" âgé de 32 ans, est un "fondamentaliste chrétien", a dit un responsable de la police.

Juste avant la tuerie, Behring Breivik a diffusé sur Internet un manifeste de 1.500 pages dans lequel il se présente comme un croisé engagé dans une lutte contre l'islam et le marxisme notamment. Le jour des attaques, Behring Breivik a par ailleurs publié une longue vidéo sur YouTube, où il affiche sa farouche hostilité au multiculturalisme. A la fin de ce document, le suspect apparaît sur trois photos, dont l'une le montre en position de tir avec un fusil d'assaut. La vidéo décrit l'islam comme "la principale idéologie génocidaire".

Sur son profil sur Facebook, l'homme à la chevelure blonde mi-longue se décrit comme "conservateur", "chrétien", célibataire, intéressé par la chasse et par des jeux tels que "World of Warcraft" et "Modern Warfare 2". Le suspect se présente aussi comme directeur de Breivik Geofarm, une ferme biologique qui lui a donné accès à des produits chimiques susceptibles d'être utilisés pour la confection d'explosifs. Sur son compte Twitter, identifié comme tel par les médias locaux, le suspect a écrit le 17 juillet : "une personne avec une croyance a autant de force que 100 000 personnes qui n'ont que des intérêts". L'homme est par ailleurs un ancien membre de la formation de la droite populiste, le parti du Progrès (FrP), et de son mouvement pour la jeunesse, a annoncé le parti samedi.

Anders Behring Breivik était aussi un habitué du site Document.no, rapporte par ailleurs le journaliste Patrice Thomas, sur son blog "pour ceux qui aiment le net". L’homme aurait laissé un flot de commentaires sur ce site entre septembre 2009 et octobre 2010.

Le suspect se préparait depuis 2009

Anders Behring Breivik préparait activement son opération depuis l'automne 2009 au moins, selon un mémoire de 1.500 pages qu'il a publié sur Internet avant les faits. Dans ce document, le Norvégien de 32 ans détaille les préparatifs de son action, évoquant "l'usage du terrorisme comme un moyen d'éveiller les masses" et dit s'attendre à être perçu "comme le plus grand monstre depuis la Seconde guerre mondiale". Entrecoupé de longues références historiques, le manifeste comprend de nombreux détails sur la personnalité du suspect, son modus operandi pour fabriquer une bombe et s'entraîner au tir, et son carnet de bord très précis des trois mois précédant les attaques.

Par ailleurs, le suspect avait acheté 6 tonnes d'engrais. Ces six tonnes d'engrais lui ont été livrées le 4 mai dernier, a annoncé samedi un détaillant de produits agricoles. Certains engrais peuvent servir à la fabrication d'engins explosifs artisanaux. Identifié par les médias norvégiens sous le nom d'Anders Behring Breivik, le suspect a passé commande par le biais de son entreprise, précise le détaillant.

Les rescapés décrivent un tueur froid

Simen Brandsen Mortensen faisait partie du service de sécurité du camp. Il raconte que l'auteur présumé des coups de feu est arrivé au volant d'une voiture grise et qu'il a prétendu être un policier. "Il est sorti de sa voiture, a présenté des papiers d'identité et a dit qu'il était envoyé pour examiner le dispositif de sécurité, qu'il s'agissait d'une mesure de pure routine après l'attentat (à Oslo)", a-t-il dit au quotidien Verdens Gang. "Tout semblait en règle, un bateau a été appelé et il l'a amené sur Utoya. Quelques minutes plus tard, nous avons entendu des coups de feu."

"Lorsqu'il était plus jeune, c'était un garçon ordinaire"

Jens Breivik, le père biologique du suspect des attaques d'Oslo, a expliqué dimanche qu'il avait reçu "un choc" en découvrant la photo de son fils sur les journaux en ligne. Le père, divorcé de la mère du suspect peu après la naissance du garçon, explique avoir perdu contact avec son fils depuis 1995, lorsque celui-ci avait 15 ou 16 ans. "Nous n'avons jamais habité ensemble, mais nous avions quelques contacts durant son enfance", explique le retraité norvégien. "Lorsqu'il était plus jeune, c'était un garçon ordinaire, mais renfermé. Il ne s'intéressait pas à la politique à cette époque."