NSA : Hollande demande des "explications" à Obama

Barack Obama s'est entretenu lundi avec François Hollande pour évoquer le sujet et convenir de poursuivre le dialogue par les canaux diplomatiques.
Barack Obama s'est entretenu lundi avec François Hollande pour évoquer le sujet et convenir de poursuivre le dialogue par les canaux diplomatiques. © Max PPP
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
ESPIONNAGE - Le président français a fait part de sa "profonde réprobation" à Barack Obama

L'INFO. La France savait déjà que les Etats-Unis pratiquaient l'espionnage mais sans doute pas à une telle échelle. Après les révélations du journal Le Monde selon lesquelles l'agence de sécurité nationale américaine (NSA) a effectué 70,3 millions d'enregistrements de données téléphoniques en France durant l'hiver 2012, Paris a fait part lundi soir de son mécontentement à Washington.

Des "pratiques inacceptables" pour Paris. A l'issue d'une conversation téléphonique avec son homologue américain Barack Obama, François Hollande a exprimé sa "profonde réprobation", qualifiant cette surveillance de "pratiques inacceptables entre alliés et amis". Le président français "a demandé que toutes les explications soient fournies", selon un communiqué de l'Elysée. Barack Obama et François Hollande ont par ailleurs "souligné que les opérations de collecte de renseignement devaient être encadrées, notamment dans un cadre bilatéral". Déjà au mois de juillet dernier, lorsque l'affaire Snowden avait éclaté, le président français avait exigé que l'espionnage cesse immédiatement. Mais il ne s'était rien passé.

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© Reuters

Obama veut parvenir à un "équilibre". Barack Obama a reconnu de son côté que cette affaire posait des "questions légitimes pour nos alliés" mais aussi que certaines de ces informations révélées par la presse "ont déformé nos activités". "Le président (Obama) a dit clairement que les Etats-Unis avaient commencé à passer en revue la façon dont nous récupérons des données du renseignement, pour que nous puissions parvenir à un équilibre entre les préoccupations de sécurité légitimes de nos concitoyens et alliés, et la protection de la vie privée qui inquiète tout le monde", précise la Maison-Blanche.

"Un de nos plus vieux alliés", selon Kerry. Un peu plus tôt, Paris avait demandé à l'ambassadeur américain, convoqué au ministère des Affaires étrangères, de lui donner des assurances que l'interception de communications n'avait "plus cours". Le sujet doit être évoqué mardi par le chef de la diplomatie Laurent Fabius avec son homologue américain John Kerry, lors d'un entretien prévu au Quai d'Orsay, avant une réunion des Amis de la Syrie à Londres. Le secrétaire d'Etat américain a confirmé lundi que le dossier serait abordé. "La France est l'un de nos plus vieux alliés dans le monde et j'ai une très étroite relation de travail avec Laurent Fabius", a indiqué  John Kerry lors d'une conférence de presse à Paris. "Nous aurons des discussions bilatérales, y compris avec nos partenaires français, pour régler ces questions", a ajouté le responsable américain. Mais nul doute que désormais, ce type de "discussions" se fera par le truchement des canaux diplomatiques.

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