Mali : quel dispositif pour la France ?

Un soldat français attend sous le hangar de la base aérienne de Bamako.
Un soldat français attend sous le hangar de la base aérienne de Bamako. © Reuters
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Charles Carrasco avec Didier François , modifié à
MILITAIRE - Le ministère de la Défense a annoncé le déploiement à terme de 2.500 soldats au Mali.

>> Le chiffre. De 550 hommes engagés aux première heures de l'intervention, l'opération "Serval"  prend de l'ampleur. François Hollande a même annoncé mardi à Abou Dhabi un renforcement du dispositif militaire français au Mali, en attendant l'arrivée de forces africaines pour contrer les groupes armés islamistes.

"Pour l'instant, nous sommes à 750 hommes et ça va encore augmenter (...) pour qu'ensuite le plus rapidement possible nous puissions laisser la place aux forces africaines", a déclaré le chef de l'Etat lors d'une visite à la base navale "Camp de la Paix" où sont déployés des soldats français. Le chiffre de 2.500 soldats français engagés contre les islamistes au Mali" sera atteint progressivement", selon l'entourage du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

>> Europe1.fr fait le point sur la force militaire française au Mali.

MOYENS TERRESTRES

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© Reuters

Les soldats. Dès le 10 janvier, quelques dizaines de soldats français ont été dépêchés pour sécuriser l'aéroport de Sévaré, dans le centre du pays, qui sert de point d'appui aux forces françaises. Environ 500 militaires ont été déployés simultanément à Bamako : des "marsouins" du 21e régiment d'infanterie de marine de Fréjus (21e RIMa) et des légionnaires du 1er Régiment étranger de cavalerie d'Orange (1er REC), basés habituellement à N'Djamena. Ces compagnies font partie du dispositif "Epervier" présent au Tchad depuis 1986. Une compagnie (environ 150 hommes) du 2e Régiment d'infanterie de marine (2e RIMa) stationnée à Auvours dans la Sarthe est elle aussi mobilisée. Les deux groupements tactiques interarmes sont en place dans la capitale, à Bamako, et à Mopti. Enfin, une colonne d'une quarantaine de blindés français venus de Côte d'Ivoire est arrivée dans la nuit de lundi à mardi à Bamako. Il s'agit d'éléments de la force Licorne, basée à Abidjan, en Côte d'Ivoire. D'autres moyens devraient être basés à Niamey, au Niger, selon Le Monde.

Les forces spéciales. Le ministère de la Défense ne communique pas sur leur nombre, mais le pilote français tué le 11 janvier appartenait au 4e Régiment d'hélicoptères des forces spéciales (4e RHFS) basé à Pau, qui relève du Commandement des opérations spéciales (COS). Ces unités d'élite, dont un détachement est prépositionné au Burkina Faso, sont en première ligne pour ce type d'opération.

Les gendarmes. Dimanche, "quelques dizaines" de gendarmes du GIGN sont également arrivés à Bamako pour aider "la petite dizaine" déjà présente, assure l'ambassade de France au Figaro. Ils seront positionnés dans et autour des sites stratégiques comme le lycée français ou le centre culturel français.

LES MOYENS AERIENS

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© Max PPP

Le nombre d'avions de combat basé à N'Djamena dans le cadre du détachement Epervier a été porté à huit : deux Mirage F1CR et six Mirage 2000D. Trois avions ravitailleurs C135 sont également mobilisés, en plus des appareils de transport. Ces Rafale, mis en état d'alerte, peuvent intervenir directement depuis la France, comme cela a été le cas dimanche près de Gao, où quatre de ces chasseurs ont détruit des camps d'entraînement et des dépôts logistiques des groupes islamistes armés. Six d'entre eux stationnés à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, sont notamment mobilisables. Des hélicoptères de combat, notamment des Gazelle équipés de missiles, ont également été engagés dans la région de Konna.

COMMENT VA EVOLUER "SERVAL" ?

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© Reuters

La France est toujours dans la première phase de son intervention qui consiste à briser l'offensive des islamistes sur le sud du Mali. Ils ont pour cela utilisé l'ensemble des moyens aériens dont ils disposaient sur le continent africain ce qui était suffisant pour arrêter la progression des deux colonnes djihadistes. En revanche, l'absence de troupes au sol ne leur permet pas d'empêcher les islamistes d'entrer dans les petites localités comme Diabali où ils cherchent refuge contre les bombardements, au milieu de la population civile.

L'état major a entamé la seconde phase de son opération avec le déploiement à Bamako d'une force de 750 hommes pour protéger les ressortissants français puis interdire toute panique dans la capitale. Mais il va falloir déployer l'équivalent d'une brigade opérationnelle, soit environ un millier d'hommes, capable d'accompagner l'armée malienne dans la reconquête du Nord du pays, ce qui va prendre un peu de temps : environ deux à trois semaines car il faut transporter tous ces hommes et leur matériel. A l'issue de cette étape, le dispositif français engagé au Mali sera bien de l'ordre de 2.500 hommes.