Madagascar : l’enquête piétine

L'enquête sur le meurtre de deux Français tués à Madagascar n'avance pas.
L'enquête sur le meurtre de deux Français tués à Madagascar n'avance pas. © CAPTURE D'ECRAN VIDEO LE PARISIEN
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MS avec AFP , modifié à
Les deux Français incarcérés pour les meurtres de Johanna et Gérald ont été libérés mardi.

Un mois et demi après le meurtre d’un couple de Français à Tuléar, à Madagascar, l’enquête est au point mort. Les derniers suspects incarcérés dans le cadre de cette affaire ont été libérés mardi. Il s’agissait de deux ressortissants français, amis de Johanna Delahaye et Gérald Fontaine retrouvés morts en avril dernier, et qui avaient été écroués le 5 mai dernier.

Tous deux espèrent un "non-lieu". "On nous a volé 18 jours de notre vie. J'avais l'impression d'être un otage", a expliqué l’un des deux mis en cause dans cette affaire avant d’ajouter que dès que le non-lieu sera prononcé, il va "probablement rentrer en France". Ils avaient été placés sous mandat de dépôt "car plusieurs témoignages (attestaient) de leurs comportements bizarres" après la disparition du couple.

Les enquêteurs reprochaient à ces personnes d’avoir eu une altercation avec le propriétaire du logement de Gérald Fontaine et Johanna Delahaye. Cette dispute aurait eu lieu alors que le couple venait juste d’être porté disparu. Leurs corps n’avaient pas été encore retrouvés.

Les investigations se poursuivent

La police de Tuléar, qui dit connaître le mobile du crime, a indiqué jeudi qu'elle poursuivait ses investigations. "Nous sommes en train de rassembler des preuves contre le commanditaire du double meurtre", a assuré l'un de ses responsables, refusant d'en dire plus "pour garantir la sécurité de l'enquête".

Une étrange enquête

L'enquête avance lentement et curieusement. En avril dernier, les proches du couple tué ont expliqué à Europe 1 que les enquêteurs avaient de curieuses méthodes policières. Pourvus de peu de moyens, ils réclamaient régulièrement de l'argent et de l'essence pour pouvoir poursuivre leur travail.

C'est ainsi que fin avril, les enquêteurs ont mis la main sur deux Malgaches qui ont avoué avoir tué le couple. Dès lors, une série d'autres personnes ont été interpellées. Quatre autres Malgaches ont été placées sous les verrous, mais elles clament leur innocence. Et encore une fois, quelques jours plus tard, les policiers ont arrêté deux autres hommes, qui auraient été avec les principaux suspects lors des meurtres. Avant de les relâcher.

Reste que dans les faits, même si de nombreuses personnes ont été entendues depuis le début de l’affaire, les enquêteurs n’arrivent pas à mettre la main sur le commanditaire présumé du meurtre.