Londres : les meurtriers étaient "comme des animaux"

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Charles Carrasco , modifié à
TEMOIGNAGES - Les passants racontent la brutalité avec laquelle les deux hommes se sont acharnés.

L'INFO. Au lendemain du meurtre d'un soldat en pleine rue dans le quartier de Woolwich à Londres, l'Angleterre est sous le choc. Plusieurs Britanniques étaient présents au moment du drame et ils racontent l'horreur de ce qui s'apparente, comme l'affirme le Premier ministre David Cameron, à "une attaque terroriste".

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Tout a commencé peu après 14 heures mercredi lorsque deux hommes, qui circulaient en voiture, ont renversé leur victime, ce soldat qui marchait sur le trottoir. Julia, 51 ans, a entendu lorsque le véhicule a percuté le lampadaire. "Nous nous sommes garés pour aller voir et tout d'un coup nous avons vu un homme noir avec une arme. Mon mari est revenu et a crié : 'revenez, revenez' ! Et nous avons appelé la police", témoigne dans le Guardian cette Londonienne qui venait chercher ses enfants dans une école à proximité.

Boya Dee, un rappeur anglais, a également été témoin de la scène. Il a été extrêmement choqué car il dit avoir vu les atrocités commises par les deux hommes. "Ohhhhhhh mon Dieu. Je viens de voir un homme avec la tête coupée juste devant moi", a-t-il tweeté quelques minutes après le massacre.

Quelques minutes plus tard, les policiers arrivent sur les lieux, alertés par plusieurs témoins de la scène. Boya Dee a vu  la confrontation avec les deux tueurs présumés. "Je n'en crois pas mes yeux. C'était comme dans un film", a-t-il affirmé. Une policière est arrivée sur les lieux et elle "n'a pas perdu son sang froid". "Elle était comme Robocop", a-t-il assuré sur Twitter.

"Comme des animaux"

Un autre témoin, identifié sous le nom de James, a lutté pour retenir ses larmes au moment du massacre. Il raconte que le soldat a été attaqué par ses agresseurs comme "un morceau de viande". "Il le coupait. Ces deux gars étaient fous. Ils étaient comme des animaux", a-t-il affirmé. "Ils l'ont traîné sur le pavé et ont laissé son corps sur la route. Il était évidemment mort. Un être humain n'aurait pas pu faire ce qu'ils ont fait", a-t-il estimé sur la radio LBC. D'autres témoins criaient dans la rue, demandant aux agresseurs d'arrêter le massacre.

Après avoir tué cet homme, les deux suspects –qui selon plusieurs témoins portaient un tee-shirt "Help for heroes" (Aidez les héros)- ont brandi leur couteau et une arme à feu et demandaient aux gens proches de prendre des photos d'eux, "comme s'ils voulaient passer à la télé". "Ils étaient inconscients. Ils étaient plus préoccupés qu'on les prenne en photo. Ils n'avaient pas l'intention de s'enfuir", a raconté James.

"Démarrer une guerre à Londres"

Loyau-Kennett 930

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Une femme a, elle, défié les agresseurs. La chef scout Ingrid Loyau-Kennett, âgée de 48 ans, a déclaré au Daily Telegraph  que l'un des hommes lui a dit qu'ils voulaient "démarrer une guerre à Londres ce soir" lorsqu'elle leur a demandé pourquoi ils avaient mené l'agression. La mère de deux enfants a accouru après avoir aperçu la victime étendue sur le sol et a tenté de prendre son pouls. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle a remarqué l'arsenal composé notamment de couteaux et d'un revolver, dont disposaient les deux meurtriers.

"Il n'était pas drogué, n'était pas alcoolique ou saoul, il était juste ébranlé, bouleversé", a-t-elle raconté à propos d'un des deux hommes. "J'ai dit 'maintenant c'est vous contre une multitude de gens, vous allez perdre, que voudriez-vous faire ?' et il a répondu 'Je voudrais rester et combattre'". Elle a ensuite approché le second suspect et lui a demandé de donner ses armes. "J'ai pensé que c'était mieux qu'elles soient pointées vers une personne comme moi plutôt que vers quiconque au moment où des enfants commençaient à quitter l'école", a-t-elle confié au Daily Telegraph.