Les touristes enlevés au Cameroun sont au Nigeria

Les victimes de cet enlèvement rentraient du parc naturel de Waza, au nord du Cameroun.
Les victimes de cet enlèvement rentraient du parc naturel de Waza, au nord du Cameroun. © AMCAJA
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Martin Feneau, Didier François, Ariane Lavrilleux et avec agences , modifié à
Les enfants auraient été séparés des parents juste après l'enlèvement de cette famille française.

L’INFO. Les sept touristes français enlevés dans le nord du Cameroun et leurs ravisseurs ont traversé la frontière du Nigeria voisin, a annoncé mardi soir le gouvernement camerounais. C’est la première fois que des touristes occidentaux sont enlevés dans le pays. Il s’agit de trois adultes et quatre enfants d'une même famille, a confirmé François Hollande : Tanguy Moulin-Fournier, son frère, son épouse et leurs quatre enfants. Ces derniers auraient été séparés des parents juste après l'enlèvement.

Des hommes à moto. Cet enlèvement est le fait d'un "groupe terroriste que nous connaissons et qui est au Nigeria", a indiqué le chef de l’État. L’enlèvement se serait produit vers 7 heures du matin, à une dizaine de kilomètres de la frontière avec le Nigeria. Fayçal, chauffeur de bus, a été témoin du rapt. Il a raconté à Europe 1 avoir vu des hommes armés de kalachnikovs, avec "quatre motos".

Le témoignage de Fayçal :

"Ils avaient des motos et des armes"par Europe1fr

Une famille d'expatriés. La famille Moulin-Fournier était installée à Yaoundé, la capitale, depuis un an, selon un expatrié interrogé par Europe 1. Le père, Tanguy, travaille pour GDF Suez. L'entreprise, qui développe un projet de liquéfaction de gaz naturel dans le sud du pays, l'a confirmé sur Twitter.

Les quatre enfants, des garçons, sont âgés de 5 à 10 ans, selon les informations d'Europe 1. François Hollande a insisté sur le fait que des enfants faisaient partie des victimes du rapt.

Avec leurs parents et leur oncle, ils passaient des vacances dans le parc naturel de Waza. "Les touristes étaient allés visiter le parc hier, ils ont dormi au campement touristique du parc d’où ils sont partis ce matin", précise le parc.

Boko Haram derrière le rapt ? Le nord-est du Nigeria est connu pour être un bastion de Boko Haram, une secte islamiste. Interrogé sur le lien entre ces enlèvements et l'intervention de l'armée française au Mali, François Hollande a affirmé : "Je vois surtout l'implantation d'un groupe terroriste, Boko Haram en l'occurrence, dans cette partie-là du Cameroun et c'est suffisamment inquiétant pour nous mobiliser".

>> A lire aussi : Qui est derrière cet enlèvement ?

Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, a de son côté assuré que "tout nous permet de penser que c'est probablement cette secte, Boko Haram". D'autres groupes sont également actifs dans la région, comme Ansaru, qui a revendiqué l'enlèvement de sept étrangers pendant le week-end.

quai d'orsay cameroun

© CAPTURE D'ECRAN

Mise en garde du Quai d'Orsay. Le Cameroun n’avait auparavant jamais connu d’enlèvement de touristes occidentaux, même si des prises d'otages surviennent régulièrement au large des côtes du pays. Sur son site, le ministère des Affaires étrangères a mis à jour mardi soir ses recommandations concernant le Cameroun. "Il est formellement déconseillé de se rendre dans la région Extrême Nord du Cameroun [...] et à la frontière avec le Nigeria jusqu'à nouvel ordre", prévient le Quai d'Orsay. Quant aux Français se trouvant actuellement dans la zone, ils "doivent impérativement se mettre en lieu sûr et quitter la zone au plus vite".

Une enquête ouverte. Le parquet de Paris a ouvert mardi soir une enquête préliminaire, confiée à la la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), sur l'enlèvement de la famille Moulin-Fournier. L'enquête a été ouverte pour "enlèvement en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste", a-t-on précisé.