Les canifs autorisés à bord des avions

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avec AFP , modifié à
Aux Etats-Unis, les avions seront-ils moins sûrs avec ces nouvelles règles ? Polémique.

L'Amérique a peur, surtout lorsqu'elle embarque à bord d'un avion. Pourtant, à partir du 25 avril, les canifs de poche seront de nouveau autorisés à bord des avions au départ des Etats-Unis. Un assouplissement des règles drastiques fixées au lendemain du 11-Septembre, motivé par des coupes budgétaires, mais qui suscite inquiétudes et protestations. Pilotes, hôtesses et stewards, passagers, et même le PDG d'une des plus grosses compagnies aériennes ont haussé le ton aussitôt la mesure annoncée.

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Ce qui est désormais autorisé à bord. L'Agence américaine de sécurité dans les transports (TSA) élargit la liste des articles autorisés à bord des avions, afin de ne pas prolonger inutilement le temps d'attente aux portiques de sécurité. Résultat, les canifs de poche, dont les lames font moins de 6 centimètres de long et jusqu'à un centimètre de large, ainsi que certains articles de sport, comme les clubs de golf ou les crosses de hockey, seront ainsi permis en cabine.

Pourquoi alléger les contrôles de sécurité ? Cette nouvelle règle, qui vise à s'aligner sur les critères internationaux, entre "dans le cadre d'une approche plus générale d'évaluation des risques, qui permet aux agents de sécurité dans les transports de mieux se focaliser sur les articles qui représentent une plus grande menace, comme les explosifs", a assuré John Pistole, directeur de la TSA. Dans les faits, ce sont surtout les coupes budgétaires qui ont conduit le gouvernement Obama à réduire la voilure.

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Tout le secteur de l'aviation s'indigne. "Les personnels navigants sont outrés", s'est insurgée la Coalition syndicale des hôtesses et stewards, qui revendique 90.000 membres. "L'interdiction des objets dangereux fait partie intégrante de la sécurité dans l'aviation et doit rester en place", a ajouté l'organisation. Sa pétition, qui avait recueilli 15.000 signatures samedi sur le site de la Maison-Blanche "We the people", rappelle que les pirates de l'air avaient utilisé de simples cutters le 11 septembre 2001 et exhorte la TSA à renoncer à sa réforme. "La menace est toujours réelle et la suppression du moindre niveau de sécurité mettrait inutilement en danger les membres d'équipage et le public", a renchéri Mike Karn, président de la Coalition de pilotes de l'air (CAPA), qui compte 22.000 membres.