Les anti-Poutine manifestent en Russie

Les opposants espèrent rassembler 50.000 personnes
Les opposants espèrent rassembler 50.000 personnes © Reuters
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avec agences , modifié à
Des partisans du Premier ministre russe ont aussi défilé à Moscou, samedi.

Les manifestants n'ont pas hésité à braver le froid. Quelque 120.000 opposants et 140.000 partisans du Premier ministre russe, Vladimir Poutine  ont manifesté samedi à Moscou, a annoncé l'un des organisateurs, l'ancien député Vladimir Ryjkov à la fin de la manifestation. La police pour sa part a indiqué qu'ils étaient environ 35.000.

"La place est pleine de monde, le pont est plein de gens. Nous sommes au moins 120.000 rassemblés ici !", a déclaré Vladimir Ryjkov, un ancien député et co-dirigeant du mouvement non autorisé Parti des libertés populaires Parnas.

Les anti-Poutine...

Les opposants ont défilé sur la rue Bolchaïa Iakimanka avant de rejoindre la place Bolotnaïa, au pied du Kremlin, pour écouter les dirigeants du mouvement de contestation déclenché en décembre par des législatives marquées, selon l'opposition, par de graves fraudes.

"Une vague citoyenne anti-poutine" :

Il s'agit de la troisième grande manifestation dans la capitale contre l'homme fort de Russie, après celles de décembre. La campagne pour la présidentielle a officiellement débuté samedi.

Les opposants espèrent aussi accroître la mobilisation de leurs partisans en province et rassembler des dizaines de milliers de personnes à travers une vingtaine de villes, notamment Saint-Pétersbourg (nord-ouest), Ekaterinbourg (Oural), Krasnoïarsk (Sibérie) et Nijni Novgorod (Volga). A Novossibirsk, en Sibérie, l'opposition a revendiqué 2.000 manifestants qui se sont rassemblés par -21°C.

... les pro-Poutine aussi

Par ailleurs, une coalition nationaliste favorable au pouvoir a de son côté appelé à manifester samedi à Moscou. Elle accuse l'opposition de vouloir organiser une révolution en Russie. Les organisateurs, officiellement indépendants des autorités, veulent réunir de 15.000 à 50.000 personnes.

Une initiation appréciée par Vladimir Poutine. "Je les remercie, je partage leurs points de vue", a relevé le Premier ministre, sur le site de sa campagne, putin2012.ru.

Une grogne sans précédent

Cette vague de contestation est sans précédent depuis l'avènement à la tête du pays de Vladimir Poutine en 2000. Elle a été déclenchée par les législatives de décembre, marquées par des fraudes selon l'opposition, des observateurs russes et étrangers.

L'ex-agent du KGB, qui veut revenir au Kremlin pour un troisième mandat après deux précédents effectués entre 2000 et 2008, a vu baisser sa popularité mais reste le grand favori de la présidentielle du 4 mars.

Son adversaire libéral au scrutin, le milliardaire Mikhaïl Prokhorov, doit participer samedi à la marche à Moscou ainsi que l'opposant démocrate Grigori Iavlinski, qui a vu rejeter sa candidature à la présidentielle.