Les Egyptiens ne désarment pas

Des manifestants, place Tahrir au Caire en Egypte, le 22 novembre 2011.
Des manifestants, place Tahrir au Caire en Egypte, le 22 novembre 2011. © Reuters
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avec François Clauss, envoyé spécial d’Europe 1 en Egypte , modifié à
REPORTAGE - Les manifestants qui restent sur la place Tahrir s'opposent toujours aux militaires.

En Egypte, le pouvoir militaire promet une élection présidentielle avant la fin du mois de juin 2012 et un possible référendum sur le transfert du pouvoir. C'est une réponse aux dizaines de milliers de personnes qui manifestent depuis la semaine dernière. Mais ces promesses, la rue a bien du mal à y croire, comme a pu le constater l'envoyé spécial d'Europe 1 sur place. .

Aux cris de "Dégage Tantaoui" (le chef de l'armée), nombre d'Egyptiens sont ainsi restés mercredi soir sur la place Tahrir au Caire pour signifier leur refus des propositions des militaires. Après quatre nuits d'affrontement, les ambulances transportent des centaines de manifestants blessés. D'après le dernier bilan officiel, 30 personnes auraient déjà trouvé la mort dans les affrontements de ces derniers jours.

Les militaires ont assuré "qu'ils n'ont jamais voulu rester au pouvoir, qu'ils n'ont jamais tiré une seule balle sur un Egyptien, alors qu'au même moment de cette annonce, il y avait des gens qui étaient en train de mourir", a accusé au micro d'Europe 1 Salma, jeune documentariste de 28 ans, qui a elle aussi décidé de rester sur place.

Mercredi soir, la place était encore noyée sous les gaz lacrymogènes :

 

Une deuxième révolution

Les Egyptiens révoltés n'entendent en effet pas se faire voler leur victoire démocratique par des militaires. "Comment garantir des élections honnêtes qui vont être protégées par une armée et une police qui est en train de massacrer le peuple ?", s'indigne ainsi Salma.

La détermination de la rue, qui a déjà provoqué la démission du gouvernement mis en place par le pouvoir militaire, laisse présager un bras de fer de longue durée, alors que les premières législatives depuis la chute de Hosni Moubarak doivent débuter le 28 novembre.

"Une deuxième révolution", titre ainsi mercredi le quotidien Al Akhbar. "La plus dangereuse chose qui puisse arriver est la détérioration de la relation entre le peuple et l'armée", met en garde le journal.