Les Américaines prêtes à aller au combat

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avec Reuters , modifié à
Léon Panetta devrait annoncer, jeudi, la fin de l’interdiction de combat aux femmes militaires.

L'INFO. C’est un pas de plus vers l’égalité hommes-femmes. L'armée va mettre fin à l'interdiction faite aux femmes militaires de combattre sur les lignes de front. Cette mesure, que le secrétaire à la Défense Leon Panetta devrait formellement annoncer jeudi, fait tomber une nouvelle barrière sociétale au sein de l'armée US, deux ans après la suppression de la directive "Don't ask, don't tell" obligeant les gays ou lesbiennes à cacher leur homosexualité pour servir sous les drapeaux.

L'interdiction, en vigueur depuis 1994, sera supprimée d'ici à 2016. Les différentes branches de l'armée auront jusqu'au 15 mai pour détailler leur manière de procéder afin de mettre en oeuvre la décision. Des exemptions pourront être accordées. Leur rapport sera soumis à l'approbation du Pentagone et le Congrès en sera informé.

"Une étape historique pour l'égalité". Depuis le début de l'intervention américaine pour reprendre Kaboul aux taliban en 2001, les femmes ont représenté 2% des victimes des guerres d'Afghanistan et d'Irak et environ 12% - soit 300.000 - des effectifs déployés dans ces conflits où les lignes de front ne sont pas clairement définis face à un adversaire appliquant une tactique de guérilla.

Sur la période, 84 d'entre elles ont été tuées dans des actions hostiles, selon les chiffres du Pentagone et les calculs de Reuters. "C'est une étape historique pour l'égalité et la reconnaissance du rôle que les femmes jouent, et continueront à jouer", a déclaré la sénatrice démocrate Patty Murray, présidente sortante de la commission sénatoriale des Anciens combattants.

Son collègue démocrate du Michigan Carl Levin, président de la commission des Forces armées, a salué la décision de Leon Panetta qui reflète selon lui "la réalité des opérations militaires au XXIe siècle", où les lignes de front sont de plus en plus fluctuantes.

Des milliers d’emplois en plus. Anu Bhagwati, une ancienne capitaine des Marines qui a décidé de quitter le corps d'élite de l'armée en 2004 en partie parce qu'elle ne pouvait pas combattre, s'est également réjouie de la décision. "Je connais un nombre considérable de femmes dont les carrières ont été freinées par cette exclusion", a-t-elle dit, parlant d'un "moment historique".

Il y a près d'un an, le Pentagone avait annoncé l'ouverture de 14.000 nouveaux postes aux femmes dans l'armée, mais celles-ci avaient toujours interdiction de servir dans les unités de l'infanterie, des blindés ou des forces spéciales destinées à participer aux combats en première ligne.