Le Sri Lanka bloque toujours l’accès des humanitaires de l’ONU

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le gouvernement du Sri Lanka empêche toujours tout accès humanitaire à la zone de guerre dans le nord-est du pays, a déclaré lundi le responsable aux Affaires humanitaires de l'ONU. Sur le terrain, l’offensive de l’armée sri-lankaise diminue.

Colombo a refusé lundi d’accorder son "feu vert" à l’envoi d’une équipe humanitaire des Nations unies dans la zone de guerre, comme l'avait réclamé le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon.
Au terme de trois jours de visite dans le pays et après des entretiens avec le président sri-lankais Mahinda Rajapakse, le responsable aux Affaires humanitaires de l'ONU John Holmes a indiqué à la presse qu’il était « déçu ».

Au moins 50.000 civils sont coincés sur la mince bande côtière où sont acculés les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) a rappelé John Holmes. Les séparatistes tamouls avaient proclamé dimanche un cessez-le-feu unilatéral, aussitôt rejeté par le pouvoir.

Sur le terrain, l'offensive de l'armée sri-lankaise diminue. "Les opérations de combat à l'arme lourde sont achevées", a fait savoir, lundi, le gouvernement. "Nos forces de sécurité cessent d'avoir recours aux armes de gros calibre qui pourraient provoquer des victimes civiles et vont se cantonner à des tentatives pour secourir des civils retenus en otage", assure Colombo.

"Mais ce n'est ni la fin de l'opération militaire, ni un cessez-le-feu", a précisé un responsable gouvernemental. D'ailleurs, l'armée a lancé à l'aube une nouvelle attaque contre les rebelles tamouls, au risque de faire des milliers de victimes, ont annoncé des organisations proches des insurgés, et comme le relaie le site Tamilnet.com, proche du LTTE

Une délégation diplomatique, composée notamment du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, et de ses homologues suédois et britannique, se rendra dans le pays, mercredi.

Samedi à Paris, quelque 10.000 personnes ont manifesté pour dénoncer le "génocide" des Tamouls du Sri Lanka. Plus de 6.500 civils ont probablement été tués et 14.000 blessés, selon l’ONU, depuis que l'armée a lancé en janvier son offensive "finale" dans un Nord-Est aujourd'hui dévasté.