La nouvelle provocation d'Ahmadinedjad

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Le président iranien a évoqué la théorie du complot sur le 11-septembre, à deux pas de Ground Zero.

Nouveau coup d’éclat de Mahmoud Ahmadinejad. Le chef d’Etat iranien est revenu sur les attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis jeudi soir devant l’Assemblée générale de l’ONU, à New-York. Il a repris à son compte la théorie du complot. Celui qui déclare périodiquement vouloir rayer Israël de la carte du monde, a dit que pratiquement seuls les dirigeants américains pensaient que les détournements d'avion à l'origine des attentats visant les tours du World Trade Center à New York et le Pentagone étaient le fait d'un groupe extrémiste.

"Un affront" à l’ONU

Il a ainsi accusé "certains éléments au sein du gouvernement américain" d’avoir "orchestré les attentats pour renverser le déclin de l'économie des Etats-Unis et de son emprise sur le Proche-Orient, et ce pour sauver le régime sioniste". Et, a-t-il ajouté, "la majorité du peuple américain comme la plupart des nations et gouvernants de la planète partagent cette position".

Ces déclarations qui ont provoqué la colère des délégations onusiennes des Etats-Unis et de l'Union européenne. Ils ont quitté la salle en guise de protestation. "Plutôt que de représenter les aspirations et la bonne volonté du peuple iranien, Mahmoud Ahmadinejad a encore une fois choisi de débiter ses infâmes théories conspirationnistes et ses insultes antisémites, qui sont aussi odieuses et délirantes que prévisibles", a réagi Mark Kornblau, porte-parole de la délégation américaine aux Nations unies. Pour un diplomate français, les propos du président iranien constituent "un affront à l'Assemblée générale et à la vérité".

3.000 morts, rien à côté de ceux d’Irak

Cela n’a pas empêché Mahmoud Ahmadinejad de poursuivre et d’évoquer une autre théorie sur les attentats : "Ils ont été commis par un groupe terroriste mais le gouvernement américain l'a soutenu et a tiré profit de la situation. Apparemment, ce point de vue a moins de partisans". Pour lui, les "quelques passeports trouvés dans l'immense volume de décombres et la vidéo d'un individu dont le domicile était inconnu mais dont il a été dit qu'il négociait pour du pétrole avec des responsables américains" font office de preuves.

Enfin, le président a lancé une comparaison sur les morts du 11-Septembre et sur ceux du Moyen-Orient. "Il a été dit que quelque 3.000 personnes ont été tuées le 11-Septembre et nous en sommes tous très peinés. Cependant, jusqu'à maintenant, en Afghanistan et en Irak des centaines de milliers de personnes ont été tuées, des millions blessées et déplacées et le conflit est encore en train de s'étendre", a lancé Mahmoud Ahmadinejad.