La Suisse refuse d'extrader Polanski

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Le cinéaste, "libre de ses mouvements", ne sera pas extradé aux États-Unis.

Le cinéaste franco-polonais Roman Polanski "ne sera pas extradé vers les États-Unis et les mesures de restriction de sa liberté sont levées", a annoncé lundi la ministre suisse de la Justice. Roman Polanski a dit un "immense merci" à tous ceux qui l'ont soutenu.

Lors d'une conférence de presse à Berne, la ministre Eveline Widmer-Schlumpf, a expliqué que "les clarifications approfondies qui ont été menées à bien n'ont pas permis d'exclure avec toute la certitude voulue que la demande d'extradition américaine présentait un vice". Ce dernier avait vivement contesté cette demande d'extradition.

"Roman Polanski ne se serait certainement pas rendu au Festival du film de Zurich en septembre 2009 s'il n'avait pas eu confiance dans le fait que ce voyage n'aurait pas de conséquences juridiques", a justifié le ministère de la justice.

"Une grande joie et un immense soulagement" pour son avocat :

Polanski n'est plus assigné à résidence

L'avocat de Roman Polanski ainsi que les ambassadeurs américain, français et polonais ont été informés de la décision des autorités suisses. La justice ayant pris sa décision, le réalisateur du "Pianiste", arrêté sur mandat international américain le 26 septembre à son arrivée à Zurich pour un festival de cinéma, n'est donc plus assigné à résidence à Gstaad.

Le cinéaste, aujourd'hui âgé de 76 ans, avait été libéré contre une caution de 4,5 millions de francs suisses (trois millions d'euros) le 4 décembre. Muni d'un bracelet électronique, il était depuis lors assigné à résidence dans son chalet de la station huppée de Gstaad, dans le centre de la Suisse.

Son bracelet électronique lui a été ôté lundi midi. Il a ensuite "quitté son chalet" de Gstaad, a assuré une employée du cinéaste à des journalistes sur place.

"Ma grande satisfaction"

Dans la soirée, Roman Polanski a dit un "immense merci" à tous ceux qui l'ont soutenu et déclaré qu'il ne s'exprimera pas publiquement après la décision de la justice suisse. "Je n'entends pas m'exprimer publiquement à la suite de la décision de l'Office fédéral de justice de ce jour", a déclaré le cinéaste dans une déclaration transmise à la presse par son avocat Hervé Temime. "Je veux seulement remercier du fond du coeur tous ceux qui m'ont soutenu et leur faire part aujourd'hui de ma grande satisfaction. A tous un immense merci", a-t-il ajouté.

Hervé Temime a refusé de donner des indications sur l'endroit où se trouvait le réalisateur du Pianiste. Dans la soirée, des photographes et journalistes faisaient le pied de grue devant sa résidence parisienne.