La "MegaConspiracy" de Megaupload

Pour la justice américaine, Megaupload est une "entreprise criminelle internationale organisée".
Pour la justice américaine, Megaupload est une "entreprise criminelle internationale organisée". © MEGAUPLOAD
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Frédéric Frangeul , modifié à
La justice dénonce le système monté par les fondateurs de la plate-forme de téléchargements.

La justice américaine évoque une "MegaConspiracy". Le dossier d’accusation rendu public jeudi soir accable les responsables de Megaupload.com. Ce site permettait d'héberger des fichiers et de les partager sur Internet. Ses fondateurs ont été arrêtés vendredi en Nouvelle-Zélande. Explications. 

Que dit l’acte d’accusation ? L’acte d’accusation comprend 72 pages. Il vise sept cadres jugés responsables d'un piratage considérable de contenus protégés par les droits d'auteur via le site Megaupload.com, décrit comme "une entreprise criminelle internationale organisée". Au total, les responsables du site sont accusés d'avoir entraîné plus de 385 millions d’euros de perte pour les ayant-droits et d'avoir généré 135 millions de d’euros de profit via les abonnements et la publicité. Des mouvements financiers ont en outre été répertoriés sur au moins 64 comptes bancaires, qui ont été saisis.

Les meilleurs "uploaders" rémunérés. Selon l’acte d’accusation, Megaupload aurait au total reversé 9 millions de dollars aux internautes qui alimentaient le site en y déposant des fichiers souvent piratés, donc illégaux. Un "uploader" aurait par exemple reçu à lui seul 55.000 dollars, soit 42.000 euros, relève le site Numérama, qui a mis en ligne vendredi l’acte d’accusation.

La loi américaine bafouée. La justice américaine reproche aux fondateurs de Megaupload de ne pas avoir respecté la loi DMCA, qui permet aux ayant droit de réclamer le retrait d’un contenu. Face à de telles demandes, l’acte d’accusation indique que les responsables se contentaient de supprimer les liens renvoyant vers ces fichiers, mais pas les fichiers eux-mêmes.

Kim Dotcom, patron fortuné. Le co-fondateur du Megaupload, Kim Dotcom, a touché à lui seul près de 42 millions de dollars grâce à ce juteux commerce, selon les nombreux chiffres compris dans le document. Les enquêteurs ont pu constater son imposant train de vie lors de son arrestation vendredi dans sa maison d’Auckland, présentée comme "la plus chère de Nouvelle-Zélande", la police y a saisi plusieurs voitures de luxe, dont une Rolls Royce.

Des e-mails révélateurs. Les courriers électroniques contenus dans l’acte d’accusation révèle en outre que les fondateurs du site interrogeaient eux-mêmes leurs serveurs pour y trouver les contenus qui les intéressaient personnellement. Un élément qui démontre qu’ils ne cherchaient en rien à empêcher le piratage.

Des données hébergées sur plus de 1.000 serveurs. Les fichiers hébergés par Mégaupload représentent un total de 25 péta-octets, stockés sur plus de 1.000 serveurs dans le monde. 525 d’entre eux étaient basés dans la ville américaine d’Ashburn, en Virginie.

Qui sont les hommes interpellés ? Outre Kim Dotcom, le co-fondateur du site, Finn Batato , le responsable du marketing, Mathias Ortmann , le co-fondateur et responsable technique du site et Bram van der Kolk, un Néerlandais, ont été interpellés vendredi à Auckland.

Que risquent-ils ? Les quatre hommes interpellés encourent jusqu'à 20 ans de prison pour conspiration de racket, conspiration de violation de copyright et conspiration de blanchiment d'argent.

L'acte d'accusation rendu public vendredi :

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