L'otage au Nigeria a besoin de médicaments

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avec Walid Berrissoul , modifié à
TEMOIGNAGE E1- La famille de Francis Collomp est inquiète pour la santé de l'otage français.

>> L'INFO. La belle-soeur de Francis Collomp, l'ingénieur français enlevé au Nigeria la semaine passée craint pour la santé de l'otage qui a subi un triple pontage et doit recevoir un traitement médical quotidien.

• Une dernière mission. Cela devait être sa dernière mission au Nigeria. Francis Collomp, 63 ans, avait pris sa retraite depuis quelques temps, mais avait accepté une dernière mission pour l'entreprise française Vergnet dont il connaît très bien le dirigeant, devenu un ami. C'est pour cette raison qu'il avait accepté un dernier travail à Katsina, à la frontière avec le Niger. Mais le 20 décembre dernier, une trentaine d'hommes armés, du groupe islamiste Ansaru, ont fait irruption dans la résidence où il logeait et l'ont enlevé après avoir tué au moins deux personnes. "Il voulait, après cette mission, vraiment profiter de sa retraite", explique Gilda Marois, la belle-soeur de Francis Collomp. L'otage "aime l'Afrique et son travail", indique de son côté Anne-Marie Collomp, l'épouse de Francis Collomp, qui ajoute qu'il "ne devait pas travailler en décembre mais comme nous n'avons pas d'enfant, il est allé remplacer deux Français, pères de famille, qui devaient rentrer pour les fêtes de fin d'année".

• Un traitement médical quotidien. Ce qui inquiète aujourd'hui l'entourage de l'otage, c'est son état de santé. "c'est quelqu'un de malade qui a besoin d'un traitement quotidien", explique la belle-soeur de l'otage, au micro d'Europe 1. "Il a subi un triple pontage, il y a une dizaine d'années, donc il a un traitement à prendre quotidiennement", précise-t-elle. Dans la chambre de Francis Collomp, il ne resterait aucun médicament, signe qu'il aurait peut-être pu les emporter avec lui.

• Un manque d'information. Gilda Marois estime qu'elle et la famille de l'otage ne sont pas suffisamment informées par le ministère des Affaires étrangères. "C'est comme si nous étions oubliés parce que nous sommes loin de la métropole", souligne la proche de Francis Collomp, qui habite à l'ile de la Réunion. "Est-ce qu'il est encore en vie ? Est-ce qu'il est torturé ? On ne sait pas", s'inquiète Gilda Marois. "Lorsque ma sœur [l'épouse de l'otage, NDLR], a appris la nouvelle, le quai d'Orsay s'est mis en relation avec nous et ils nous ont promis de nous informer, de nous appeler tous les jours. Mais depuis samedi nous n'avons plus de nouvelles. L'angoisse grandit de jour en jour", conclut-elle. "Le Quai d'Orsay nous dit qu'il s'en occupe, de ne pas nous inquiéter, mais nous sommes loin et nous n'avons aucune nouvelles", renchérit Anne-Marie Collomp, qui dit vivre "dans l'angoisse". "Je n'écoute plus la radio, ne regarde plus la télé, je ne sais pas dans quel état il est".

En octobre 2011, l'otage française Marie Dedieu, enlevée dans le nord du Kenya était morte faute de traitement médical. Ses ravisseurs avaient refusé de lui administrer ses médicaments dans le cadre de son traitement contre un cancer et pour insuffisance cardiaque.