L'Etat islamique veut tuer des Français

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avec AFP , modifié à
MENACE - La France est visée dans un communiqué des djihadistes. Vendredi, Bernard Cazeneuve avait pris les devants en demandant aux préfets "d'élever le niveau de vigilance".

"Les méchants et sales Français". Les frappes occidentales en Irak hérissent l'Etat islamique. L'organisation djihadiste a lancé lundi un appel à tuer des civils français et américains. Dans un discours traduit en plusieurs langues, son porte-parole Abou Mohammed al-Adnani demande à ses partisans : "Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen -en particulier les méchants et sales Français- ou un Australien ou un Canadien ou tout incroyant [...], dont les citoyens de pays qui sont entrés dans une coalition contre l'Etat islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n'importe quelle manière".

Égorgement, étranglement, empoisonnement, Abou Mohammed al-Adnani détaille dans sa déclaration les manières que peuvent utiliser les djihadistes pour éliminer des "mécréant[s], qu'il soit civil ou militaire". 

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Les pays occidentaux cités. La France n'est donc pas la seule citée dans ce long discours, repéré par des spécialistes du groupe terroriste. Les Américains sont évoqués une trentaine de fois, les Français par cinq fois, l'Australie et le Canada trois fois. En s'adressant à ses partisans et ses soutiens, le porte-parole de l'Etat islamique leur demande de s'interroger sur la menace qu'ils posent "dans cet endroit lointain qu'est l'Australie", à se demander ce que "le Canada a à faire avec vous ?".

"La France n'a pas peur". Bernard Cazeneuve, ministre français de l'Intérieur, a réagi à ce communiqué de l'Etat islamique. "La France n'a pas peur", a-t-il déclaré, avant de rappeler la mise en place du plan Vigipirate, actuellement en niveau "Vigilance". "Même si le risque zéro n'existe pas", a concédé Bernard Cazeneuve, "nous prenons aujourd'hui 100% de précautions". Le ministre de l'Intérieur a notamment évoqué le vote de la nouvelle loi antiterroriste ainsi que les 110 interpellations et 74 mises en examen de personnes en lien avec le djihad depuis le début de l'année. Paris et Washington ont lancé des frappes aériennes contre les positions de l'Etat islamique en Irak. Les Etats-Unis envisagent également d'attaquer le groupe en Syrie.

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Cazeneuve appelle les préfets à "élever le niveau de vigilance". Dès vendredi, alors que la France déclenchait ses premières frappes aériennes contre l'Etat islamique en Irak, Bernard Cazeneuve avait alerté les préfets des risques accrus qui pèsent sur la France. Considérant que la France était "plus particulièrement exposée", le ministre de l'Intérieur a donc envoyé un télégramme à l'ensemble des préfets pour les enjoindre à une vigilance maximale. "Il convient d'élever le niveau de vigilance des forces de sécurité intérieure, notamment vis-à-vis des édifices sensibles", peut-on lire dans le document, dont Europe 1 a eu connaissance.

Parmi les lieux concernés figurent : "les bâtiments confessionnels, représentations diplomatiques et consulaires" mais aussi les "lieux symboliques ou à forte fréquentation". Le ministre de l'Intérieur incite également les préfets à être particulièrement vigilants "à l'occasion de rassemblements pouvant constituer des cibles potentielles", comme les "offices religieux, les spectacles", ou encore "les rencontres sportives".