L'Angleterre veut privatiser ses routes

© REUTERS
  • Copié
, modifié à
En confiant son réseau au privé, l'Etat espère moderniser les infrastructures sans débourser plus.

C'est un gouffre pour le Royaume-Uni. "Nous perdons 7 milliards de livres (8,5 milliards d'euros) par an à cause de l'encombrement sur nos routes", estime ainsi David Cameron, le Premier ministre britannique.

Or le gouvernement n'a pas les moyens d'affronter de telles pertes. Engagé dans une grande opération de baisse des dépenses publiques pour réduire sa dette publique, il n'est pas en mesure de moderniser ses infrastructures seul et souhaite donc l'intervention d'investisseurs privés, qu'ils soient "fonds souverains, fonds de pension ou d'autres", comme l'a expliqué David Cameron.

Convaincre les Chinois

Son ministre de l'Economie, George Osborne, s'est rendu en Chine récemment pour essayer de convaincre Pékin d'investir dans les infrastructures britanniques à travers un plan de quelque 24 milliards d'euros, indique Le Figaro mardi.

Le gouvernement va ainsi lancer une étude sur la possibilité de développer de "nouveaux modèles de propriété et de financement" pour les routes, dont les premières conclusions seront connues à l'automne. Pour illustrer son propos, David Cameron a cité le service de l'eau en Grande-Bretagne, privatisé par Margareth Thatcher, mais qui reste supervisé par une autorité indépendante de régulation.

Instaurer des péages ?

Les routes les plus fréquentées du pays pourraient ainsi être cédées à des entreprises privées durant plusieurs dizaines d'années. Mais le Premier ministre, soucieux de ne pas fâcher ses concitoyens, assure qu'aucun péage ne serait créé sur les routes existantes. L'instauration d'un système de péage est seulement envisagée pour les nouveaux axes.

La Grande-Bretagne ne compte actuellement qu'un seul tronçon d'autoroute privée et payante, d'une trentaine de kilomètres autour de Birmingham, dans le centre du pays. Le Premier ministre conservateur a par ailleurs confirmé envisager la construction d'un nouvel aéroport dans l'estuaire de la Tamise pour faire face à la saturation de celui de Londres-Heathrow, un projet soutenu par le maire de Londres Boris Johnson.