Israël : égalité parfaite entre les deux blocs

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M.D avec Emmanuel Faux, envoyé spécial en Israël et agences , modifié à
ELECTIONS - Benjamin Netanyahou remporte de justesse les élections législatives.

L'ACTU. C'est un "Bibi" affaibli qui sort de ce scrutin. Le président de l’Etat d’Israël Shimon Peres devrait appeler Benjamin Netanyahou à former un nouveau gouvernement dans les prochains jours. Car même si sa victoire aux élections legisltaives est en demi-teinte, le Premier ministre israélien, allié au parti d’extrême-droite d’Avigdor Lieberman, reste à la tête du bloc parlementaire le plus important.

• Le Likoud en légère avance. Le Premier ministre de droite Benjamin se maintient au pouvoir en Israël malgré la contre-performance de sa liste aux élections législatives de mardi qui va le forcer à une alliance avec un nouveau parti centriste, gagnant inattendu du scrutin. La liste commune formée par le Likoud de Benjamin Netanyahou avec le parti Israël Beiteinou de son ex-ministre des Affaires étrangères, l'ultranationaliste Avigdor Lieberman, Netanyahou n'a obtenu que de 31contre 42 sur 120 dans le Parlement sortant, selon les informations recueillies par Europe 1, sur place. Au total, le bloc de droite formé par Likoud-Israël Beiteinou, les partis religieux et Foyer juif, sont a exacte égalité avec le bloc centre/gauche, avec chacun 60 sièges.

• Des remerciements sur Facebook. Fort de cette arithmétique, malgré ce résultat décevant, Benjamin Netanyahou a "remercié les Israéliens de l'avoir réélu", dans un message sur sa page Facebook, le Parti travailliste, Yesh Atid et Tipi Livni ayant échoué à s'entendre avant le scrutin pour constituer une alternative. "Il est clair que les citoyens d'Israël sont déterminés à ce que je reste Premier ministre et que je forme un gouvernement aussi large que possible", a-t-il ajouté, s'engageant à s'atteler immédiatement à cette tâche et appelant Yaïr Lapid à le rejoindre afin d'"accomplir de grandes choses pour Israël".

22.01 Victoire israélien Benjamin Netanyahou sur Facebook

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• Une grande coalition. Les résultats définitifs ne seront annoncés que dans une semaine. Le président Shimon Peres entamera alors ses consultations afin de déterminer qui a le plus de chances de former la nouvelle coalition et devrait sans surprise désigner le Premier ministre sortant pour un troisième mandat, son deuxième consécutif. Le chef de ce parti centriste Yaïr Lapid est un ancien présentateur-vedette de la télé, chantre de la laïcité - comme son père qui fut aussi journaliste puis ministre de la Justice - et sa présence dans le prochain gouvernement parait inéluctable. On parle déjà pour lui du poste de ministre des Affaires Etrangères. Benjamin Netanyahou va donc devoir composer avec cet homme qui a déclaré mardi soir que les électeurs qui ont voté pour lui, se sont prononcés "contre la politique de la haine et de la peur". La future cohabitation en Israël s’annonce donc sportive.

• Les promesses de Netanyahou. Mercredi, Benjamin Netanyahou a promis d'accorder la priorité aux questions sociales et économiques, en réaffirmant qu'il souhaitait constituer le gouvernement le "plus large possible". "Les Israéliens veulent que je forme un gouvernement qui impulsera trois grands changements dans la politique intérieure : une plus grande égalité, des logements plus abordables et des changements dans les méthodes de gouvernement", a-t-il déclaré.

• Iran et Palestine au programme ? Le nouveau gouvernement devra faire face au programme nucléaire iranien et aux pressions pour reprendre les négociations avec les Palestiniens et adopter un plan d'austérité pour juguler le déficit budgétaire. Dans une première réaction palestinienne, le négociateur Saëb Erakat a déclaré que "les résultats des élections israéliennes étaient une affaire intérieure israélienne", mais précisé que "quelle que soit la nature de la coalition gouvernementale, elle doit vouloir la paix et suivre la voie d'une solution à deux Etats pour restaurer la crédibilité du processus de paix".

Quelques heures auparavant, la Maison-Blanche avait réaffirmé son attachement à une "solution à deux Etats" dans le conflit israélo-palestinien, mais a dit attendre de voir quelle serait l'approche du futur gouvernement israélien.