Israël : des élections aux allures de référendum sur Netanyahou

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Xavier Yvon et Noémi Marois , modifié à
ELECTIONS - Le scrutin qui a commencé mardi à 6 heures prend des airs de référendum, pour ou contre Benjamin Netanyahou.

Il pourrait perdre des élections qu'il a lui-même convoquées. Le premier ministre Benjamin Netanyahou, leader du Likoud, n'est en effet pas sûr de l'emporter lors des élections législatives anticipées qui se déroulent mardi en Israël. Jusqu'à 20 heures (21h heure de Paris), les Israéliens vont se rendre aux urnes pour choisir leurs 120 députés. Parmi ces derniers, celui le plus à même de mettre en place une coalition deviendra le futur Premier ministre d'Israël. Les résultats définitifs seront connus dans la nuit de mardi à mercredi. Alors que "Bibi" a fondé sa campagne sur la sécurité, ses adversaires de gauche dont Isaac Herzog, le leader travailliste, l'attaque sur son bilan social. 

"Tout sauf Bibi". Les Israéliens, pendant toute la campagne, ont entendu un slogan que Netanyahou utilise lui-même pour s'en plaindre : "tout sauf Bibi". Un mouvement tel celui du V15 repose même sur cette antienne. Il a été fondé par de jeunes Israéliens qui veulent empêcher un quatrième mandat du leader du Likoud arrivé au pouvoir en 1996. 25.000 volontaires y ont participé en toquant aux portes, en distribuant des tracts ou en militant sur les réseaux sociaux. 

Pour "Bibi", il s'agit d'un complot venu de l'étranger alors que "nous appelons juste les gens à voter pour les partis de gauche ou du centre, comme ils veulent", rétorque un des leaders du mouvement. "Nous avons deux principaux donateurs, deux hommes d'affaires juifs américains qui aiment Israël et veulent le bien de ce pays", ajoute-t-il, interrogé par Europe 1.Benjamin Netanyahou, pour sa part, peut compter sur l'appui d'un milliardaire américain, propriétaire du journal le plus lu du pays, pro-"Bibi" bien sûr. 

"Il n'arrive plus à faire rêver les gens". Mais la campagne a quand même déstabilisé beaucoup d'électeurs de Netanyahou comme Haïm qui travaille au grand marché de Jérusalem : "Bibi, il était bien pendant beaucoup de temps, il parle très bien sur l'Iran mais sur le plan social, il n'a pas fait grand chose". Lui, travaille "de 6 heures du matin à 15 heures et je gagne cinq euros l'heure". "Bibi, il n'arrive plus à faire rêver les gens", estime-t-il, amer. "C'est une élection comme on en a vu en France 'tout sauf Sarkozy' et qui va malheureusement, sûrement, porter ses fruits", résume un autre militant du Likoud. Sur les affiches anti-Bibi est inscrit en hébreu : "le changement, c'est maintenant". 

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