Enfants des rues : un nouveau scandale en Chine

Les cinq enfants ont été retrouvés morts dans cette benne à ordures où ils s'étaient réfugiés.
Les cinq enfants ont été retrouvés morts dans cette benne à ordures où ils s'étaient réfugiés. © CAPTURE D'ECRAN YOUTUBE
  • Copié
et , modifié à
Les corps de cinq enfants ont été retrouvés dans une benne à ordures où ils avaient trouvé refuge.

Les corps de cinq enfants des rues ont été découverts à Bijie, dans le sud-ouest de la Chine, au fond d'une benne à ordure où ils s'étaient sans doute réfugiés pour se protéger du froid la nuit venue, rapportait, dimanche, le journal Beijing News. Une affaire qui fait "beaucoup de bruit" dans le pays, note Jean-Philippe Béja, spécialiste de la Chine, interrogé par Europe1.fr.

Les cinq garçons d'une dizaine d'années, répondant au nom de Tao, ont été découverts vendredi dernier par un éboueur, indique le Telegraph. Ils seraient morts de suffocation, selon la police. La température nocturne se rapproche actuellement de zéro degré Celsius à Bijie, une ville de la province montagneuse du Guizhou.

La colère sur Weibo

chine, enfants retrouvés morts

© CAPTURE D'ECRAN YOUTUBE

"Les gens sont scandalisés", affirme-t-il. L’histoire tragique de ces gamins des rues a en effet rapidement fait le tour du Web, suscitant l’indignation des internautes Chinois. "Peu importe le nombre de bonnes nouvelles que les médias chinois donneront, rien n’effacera le traumatisme causé par cet évènement", écrit l’un d’eux.

>> A lire aussi : Comment Weibo a transformé la Chine

"Un révélateur"

"Les gens le prennent comme un révélateur de l’absence de solidarité dans la société et du manque d'intérêt des cadres pour les plus faibles", analyse Jean-Philippe Béja. "J’espère que cette histoire va faire réagir le gouvernement. Les impôts de 1.4 milliards de personnes ne sont-ils pas suffisants pour assurer la protection de nos enfants ?", s’interroge par exemple un internaute sur Weibo, l’équivalent de Twitter en Chine.

"Ils ont eu le malheur de vivre dans un pays socialiste doublé des mentalités Chinoises", lance amèrement un autre "weibobaute", quelques jours seulement après la nomination du nouveau bureau dirigeant du parti communiste chinois.

Un journaliste envoyé en "vacances"

Weibo,

© REUTERS

Cette affaire n’est pas sans rappeler un autre fait divers tragique survenu en 2011. Wang Yue, une enfant de 2 ans, avait été écrasée par une voiture en pleine rue à Foshan, dans le sud du pays, dans l’indifférence générale. La fillette avait succombé à ses blessures et son sort avait scandalisé les Chinois, qui avaient réagi en masse sur Weibo pour fustiger l’indifférence généralisée dans la société chinoise.

Dans le cas des enfants Tao, "c’est à peu près pareil, mais là, on accuse plus directement les cadres". Ce qui peut coûter cher en Chine : Li Yuanlong, le journaliste qui a révélé l’affaire sur son blog a été envoyé en "vacances" par les autorités.