En Egypte, le ramadan de la crise

En Egypte, le prix du pain a grimpé de 30% en une dizaine de jours.
En Egypte, le prix du pain a grimpé de 30% en une dizaine de jours. © Reuters
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Charles Carrasco avec Jean-Sébastien Soldaïni, envoyé spécial en Egypte
REPORTAGE - En plein ramadan et après la destitution de Morsi, les produits de première nécessité ont flambé.

L’INFO. L'instabilité politique subsiste en Egypte une semaine après le coup d'état militaire. Mardi,la justice a ordonné l'arrestation du guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie. Les pro et les anti Morsi restent mobilisés dans la rue. Le nouveau premier ministre, Hazem Beblawi entame parallèlement des consultations pour former un gouvernement. Reste que pour la population, la vie quotidienne est de plus en plus difficile. En pleine période de ramadan, les prix flambent et les produits de première nécessité deviennent quasi inabordables.

Le prix du pain a augmenté de 30%. Dans le dédale d’un souk du Caire où les lapins en liberté côtoient le stand de légumes, il y a un prix qui surprend tout le monde : celui du pain qui a grimpé de 30% en une dizaine de jours. C’est un coup dur pour les familles qui, en cette période, en mangent plus d’un par personne. Il y a aussi les petits plus qui égayent une table pendant le ramadan, comme les pistaches ou les noix de cajou. Cette année, Hussein va devoir s’en passer : "vous vous rendez compte ! Ces produits coûtent deux fois plus cher en cette période. Pareil pour le kilo d’oignons. C’est énorme !". Résultat, un mois avant le ramadan, Hussein "met un quart de son salaire de côté". "Ça me sert à payer les amuse-gueules comme les figues ou les abricots. Mais de toute façon, on sait bien que les prix augmentent toujours après une révolution. Ça prend du temps pour revenir à des prix normaux", assure-t-il au micro d’Europe 1. 

Egypte : les prix flambentpar Europe1fr

Le souk est peu fréquenté. Au milieu de son étale d’épices, Moussa s’active à servir ses quelques clients. Il ne veut rater aucune vente car le souk est peu fréquenté. "Les gens continuent d’acheter mais en petites quantités", constate-t-il. "Si nous en sommes là, c’est à cause de la situation politique de l’Egypte. Cette situation à l’approche du ramadan, ça se combine pour donner cette hausse des prix", assure-t-il. Dans ce contexte, les Egyptiens font plutôt preuve de fatalisme que de colère car pour eux, quelque soit le parti au pouvoir, le problème serait identique.