Egypte : la tête du PND démissionne

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avec François Clauss et agences , modifié à
Revivez avec Europe1.fr, la 12e journée de mobilisation dans le pays.

Le bureau exécutif du parti du président égyptien Hosni Moubarak a démissionné samedi, une étape "positive", selon Washington, vers une transition démocratique. Dans la rue, la contestation populaire ne montre aucun signe d'essoufflement. Sur la place Tahrir, des milliers de manifestants se sont réunis en scandant "va-t'en, va-t'en" à l'adresse du président égyptien. Malgré un concert de déclarations internationales invitant Hosni Moubarak à mettre en place une transition au plus vite, le président égyptien s'accroche au pouvoir.

Revivez les évènements de la journée :

21h03 : Washington prend ses distances avec l'émissaire de Barack Obama. Les déclarations de Frank Wisner n'"engagent que lui et non le gouvernement américain", a martelé la Maison Blanche.

20 heures : Georges Papandreou renonce à se rendre au Caire dimanche. Le premier ministre grec avait laissé entendre vendredi qu'il tenterait une médiation en Egypte, auprès de Hosni Moubarak. Il a néanmoins précisé qu'il comptait aller au Caire "dans un avenir très proche".

19h10 : Hosni Moubarak "doit rester en fonctions", afin de conduire les changements nécessaires à la transition politique, a déclaré Frank Wisner, l'émissaire de Barack Obama en Egypte. Tommy Vietor, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, a cependant estimé que la démission du bureau exécutif du PND était "une étape positive".

18h15 : Plus de 2.000 personnes ont manifesté samedi en France, pour réclamer le départ d'Hosni Moubarak. A Paris, ils étaient 1.700 selon la police, 4.000 selon les organisateurs, à participer à la marche de "solidarité avec le peuple égyptien". D'autres rassemblements ont eu lieu à Strasbourg, à Grenoble et à Lyon.

17h53 : Un gazoduc approvisionnant la Jordanie a été attaqué, à Lehfen, dans le nord du Sinaï. Les autorités égyptiennes ont donc coupé l'approvisionnement sur les deux conduites de ce gazoduc, dont l'une est reliée à Israël. Pour le moment, l'attaque n'a pas été revendiquée. On ignore donc si elle est liée à la contestation anti-Moubarak. Israël a décidé d'interrompre provisoirement ses importations de gaz naturel égyptien.

17h36 : Hosni Moubarak a quitté la tête du PND, rapporte la télévision d'Etat.

16h58 : Les deux journalistes d'Al-Djazira ont été libérés, a annoncé la chaîne. Le chef du bureau du Caire, Abdelfattah Fayed, et un autre journaliste, Mohamed Faoui, avaient été interpellés vendredi par la police égyptienne.

16h38 :La direction du parti au pouvoir, le Parti national démocrate (PND), a démissionné, rapporte la télévision nationale. Parmi les démissionnaires, Gamal Moubarak, le fils du président égyptien. Le nouveau secrétaire général du PND est Hossam Badraoui, considéré comme un membre de l'aile libérale du parti, et connu pour avoir de bons rapports avec l'opposition.

14h20 : Réunion de l'opposition. Le vice-président égyptien, Omar Souleimane va recevoir cet après-midi des personnalités indépendantes pour étudier les scénarios de l’après-Moubarak. Selon le New York Times. Parmi EUX, il pourrait être suggéré à Hosni Moubarak d'aller habiter dans sa résidence de Charm el-Cheikh sur la mer Rouge, ou de partir pour l'une de ces cures médicales qu'il fait habituellement tous les ans en Allemagne. Omar Souleimane formerait alors un gouvernement de transition et lancerait un dialogue avec l'opposition en vue de réformes.

12.40 : L'armée est toujours Place Tahir. "Les chars sont toujours Place Tahir mais la vie reprend doucement dans le centre du Caire", raconte l’envoyé spécial d’Europe 1 au Caire François Clauss.

egypte place tahir

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12.30 : "Le statu quo n'est pas tenable" selon Clinton. Le Proche-Orient fait face à une "véritable tempête" et les pouvoirs en place doivent mettre rapidement en oeuvre des réformes démocratiques, a déclaré samedi la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton. "Le statu quo n'est pas tenable", a-t-elle dit lors de la conférence sur la sécurité de Munich, évoquant le "puissant mouvement qui a poussé les manifestants dans les rues de Tunis, du Caire et d'autres villes de la région".

12.03 : Israël suspend ses importations de gaz. L’Etat hébreu a décidé samedi d'interrompre provisoirement ses importations de gaz naturel égyptien à la suite d'une attaque contre un gazoduc en Egypte, a indiqué la radio publique israélienne.

11.30 : Les revendications des manifestants. Sur une banderole géante, Place Tahir, les manifestants ont exposé leurs revendications, raconte l’envoyé spécial d’Europe 1 au Caire François Clauss. Les opposants demandent le départ du président Moubarak, la dissolution du Parlement, la mise en place d'un gouvernement de transition, et la levée de l'état d'urgence en vigueur depuis 1981.

10h50 : ElBaradei veut discuter avec l’armée. L'opposant égyptien et Prix Nobel de la Paix, Mohamed ElBaradei a annoncé qu'il souhaitait discuter "de préférence bientôt" avec l'état-major de l'armée égyptienne, afin d'organiser "une transition sans effusion de sang", dans un entretien à l'hebdomadaire allemand Spiegel.

10h20 : Matignon suspend ses ventes d'armes. D'après Le Monde.fr, les ventes d'armes de la France vers l'Egypte ont été interrompues. Interrogé par le site, le cabinet de François Fillon affirme avoir suspendu les autorisations d'exportations de matériel de guerre vers l'Egypte, le 27 janvier dernier. Ce qui comprend les éventuelles expéditions de matériels de maintien de l'ordre et matériels explosifs, type grenades lacrymogènes.

09h42 : Réunion ministérielle autour de Moubarak. Le président égyptien Hosni Moubarak a reçu samedi les principaux ministres chargés des questions économiques au sein du nouveau gouvernement. Etaient présents autour du raïs le Premier ministre Ahmed Chafik, le ministre des Finances, celui du Pétrole et celui du Commerce et de l'Industrie, ainsi que le gouverneur de la banque centrale. Il s'agit de la première réunion du président avec les ministres depuis le limogeage de l'ancien gouvernement la semaine dernière.

09h02 : Des manifestants tentent de d'empêcher l'armée de partir. Des dizaines de manifestants tentaient samedi d'empêcher les chars de l'armée déployés sur la place Tahrir, au Caire, de quitter ce lieu symbole du mouvement de contestation contre le régime d'Hosni Moubarak, par crainte de nouvelles violences.

8h22 : Le directeur du bureau d'Al-Jazira arrêté. La chaîne de télévision Al-Jazira a annoncé samedi que le directeur de son bureau au Caire et l'un de ses journalistes avaient été arrêtés. Al-Jazira, basée au Qatar avait déjà annoncé vendredi que des inconnus avaient saccagé son bureau au Caire et détruit ses équipements.

8h20 : Le témoignage de notre correspondante au Caire. Les journalistes occidentaux sont aussi dans le viseur des autorités égyptiennes. Marion Touboul, correspondante au Caire pour Europe 1, fait partie des journalistes arrêtés sans raison apparente. En route vers un hôtel pour rejoindre des confrères et suivre les évènements de la place Tahrir, son véhicule a dû franchir de nombreux barrages. "J’ai été arrêtée, même si je n'avais aucun matériel sur moi", avant d'être transférée par les forces de sécurité vers un lieu de détention", a t-elle raconté à Europe 1.

8h17 : Attentat contre un gazoduc vers Israël dans le Sinaï. Des saboteurs terroristes ont fait sauter près de la ville égyptienne d'El Arich, dans le nord de la péninsule du Sinaï, un gazoduc qui relie l'Egypte à Israël, rapporte samedi la télévision publique égyptienne. Des habitants de la région ont évoqué une "énorme" déflagration. L'approvisionnement du gazoduc a dû être coupé par l'armée à la suite de cet attentat.

04h20 : Des "mauvais traitements" aux journalistes et manifestants. Le nouveau ministre égyptien des Finances Samir Radwan a présenté ses excuses vendredi pour tous les cas de "mauvais traitements" infligés aux journalistes et manifestants par les forces de l'ordre égyptiennes, dans une interview accordé à CNN.

01h50 : Décès d'un journaliste égyptien blessé lors des manifestations.Ahmed Mohammed Mahmoud, un journaliste égyptien, qui couvrait pour le quotidien gouvernemental al Ahram les manifestations contre le président Hosni Moubarak, est décédé des suites de ses blessures. Il avait été blessé d'une balle dans la tête alors qu'il filmait depuis le balcon de sa maison des manifestations le 29 janvier, a précisé sa femme à la chaîne de télévision Al Jazira, vendredi.