Boeuf aux hormones : Etats-Unis et UE trouvent un accord

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Un accord préliminaire a été signé mercredi entre les Etats-Unis et l’Europe dans le dossier du bœuf aux hormones. Un conflit qui dure depuis les années 1980. Le ministre de l'Agriculture Michel Barnier a déclaré jeudi qu’il restera "attentif aux conditions de mise en œuvre" de cet accord. Outre-Atlantique, des sénateurs américains regrettent que les animaux traités aux hormones de croissance y soient toujours bannis.

Les Etats-Unis et l'Union européenne ont annoncé mercredi avoir signé un accord préliminaire qui doit leur permettre de régler leur conflit sur la commercialisation en Europe du bœuf américain. Celui-ci autoriserait la vente uniquement de viande d'animaux non traités aux hormones. En contre-partie, les Etats-Unis devraient renoncer au triplement des taxes douanières contre le roquefortqu'ils envisageaient depuis janvier.

"L'accord que nous avons obtenu préserve le modèle et la sécurité alimentaire européenne, qui ne sont pas négociables", a déclaré Michel Barnier, le ministre français de l’Agriculture jeudi. Cet accord ne doit pas conduire pas à l'avenir "à payer de concessions économiques le maintien en Europe du haut niveau d'exigences (...) en matière de normes de sécurité sanitaire", a-t-il insisté.

L'interdiction d'importer du boeuf aux hormones dans l'Union Européenne montre que les Etats-Unis "ont accepté que la santé est plus importante que le commerce", s'est félicité jeudi José Bové jeudi.

En revanche aux Etats-Unis, la réaction est tout autre : "L'Union européenne devrait rouvrir son marché à tout le boeuf américain, qui est complètement sain", selon le sénateur républicain de l'Iowa (centre) Chuck Grassley.

Ce conflit, qui a démarré dans les années 1980, a donné lieu à plusieurs jugements de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le dernier en date, le 16 octobre, affirmant la légalité les sanctions prises en rétorsion par les Etats-Unis et le Canada contre les produits européens.

L'UE bloque en effet le bœuf américain sur son territoire, au prétexte que la viande des animaux traités aux hormones pourrait menacer la santé des consommateurs. Aux termes de l'accord signé mercredi, l'UE va autoriser l'importation de "bœuf de qualité produit à partir d'animaux qui n'ont pas été traités avec des hormones de croissance, à hauteur de 20.000 tonnes pendant les trois premières années puis 45.000 tonnes à partir de la quatrième".

En échange, Washington "maintiendra les sanctions existantes et n'en imposera pas de nouvelles pendant la période initiale de trois ans, et supprimera toutes les sanctions durant la quatrième année".