Afghanistan : des tirs "amis" meurtriers ?

L'enquête sur la mort des deux militaires français, dimanche en Afghanistan, devra déterminer si des tirs amis ne sont pas responsables.
L'enquête sur la mort des deux militaires français, dimanche en Afghanistan, devra déterminer si des tirs amis ne sont pas responsables. © REUTERS
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avec AFP et Reuters , modifié à
Les soldats français tués dimanche pourraient avoir succombé à des tirs de leur propre camp.

Les soldats tués dimanche en Afghanistan ont-ils été tués par des tirs venant de leur propre camp ? C’est possible, à en croire l’état-major des armées. Son porte-parole, le colonel Thierry Burkhard, a assuré mercredi qu’"au cours du débriefing de la mission, il apparaît qu'on ne peut pas exclure qu'une partie des pertes ait été causée par des tirs amis".

Les militaires, appartenant au 2e Régiment étranger de parachutistes basé à Calvi en Haute-Corse, ont trouvé la mort lors d'une opération de fouilles dans la vallée de Bedraou, dans l'est de l'Afghanistan. "Pour l'instant nous disons: il y a doute, ça mérite une enquête", a souligné le colonel Burkhard.

Comment cela peut-être possible ?

Des tirs amis, c'est ce que redoutent le plus les soldats. Car lors d'une opération, comme celle qui s'est déroulée dimanche et qui est somme toute classique, tous les militaires n'avancent pas sur une seule et même ligne, mais par groupes.

Ainsi, lorsque les insurgés ont ouvert le feu dimanche, les Français auraient pu être touchés par des soldats d'une unité devant elle. D'autant plus que les militaires manquaient de visibilité, en raison de la nuit et de la végétation très importante à cette période de l'année en Afghanistan.

Les conclusions de l'enquête rendus la semaine prochaine

L'enquête sur l'accrochage survenu dimanche matin a été confiée au colonel commandant le contingent français sur place. Elle devra notamment permettre de déterminer l'origine des tirs, le type de munitions utilisées ou de préciser les ordres de tirs qui avaient été donnés. Les conclusions devraient être connues "en fin de semaine prochaine, probablement", a précisé le porte-parole ajoutant que "l'autopsie fournira peut-être une partie de la réponse".

Cinq autres soldats ont été blessés, dont deux gravement, lors de cette opération. Mais leurs jours ne seraient pas en danger, selon l’état-major. Ils ont été rapatriés à Paris.

72 soldats tués depuis 2001

Ces deux décès portent à 72 le nombre de morts français dans ce conflit dans lequel Paris est engagé depuis 2001. Cinq autres soldats français appartenant aussi au 2e REP ont été blessés dimanche, dont deux gravement.

Une cérémonie d'hommage aux défunts - le caporal Kisan Bahadur Thapa, 30 ans, et le légionnaire de 1ère classe Gerhardus Jansen, 24 ans - est prévue vendredi à Calvi en présence des familles et du ministre de la Défense, Gérard Longuet.