Immobilier : en Californie, les propriétaires célèbrent... l'expulsion de leurs locataires

De nombreux propriétaires américains ont fêté l'expulsion de leurs locataires.
De nombreux propriétaires américains ont fêté l'expulsion de leurs locataires.
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Albane Leprince
La ville de Berkeley, en Californie, vient de lever l'interdiction d'expulsion des locataires mauvais payeurs qui était entrée en vigueur en mars 2020 en raison de l'épidémie de Covid-19. Conséquence : l'Association des propriétaires de la ville a organisé une grande fête (qui aurait pu virer au drame)... 

Une fête qui n'était pas du goût de tous. Comme de nombreuses autres villes américaines, Berkeley, en Californie, avait décidé pendant l'épidémie de coronavirus de geler les expulsions de locataires pour des loyers impayés. Ce n'est qu'il y a deux semaines que la ville a mis fin à cette "trêve". Les propriétaires membres de l'Association des propriétaires de Berkeley (Berkeley Property Owners Association) ont décidé de fêter cela, même s'ils ne peuvent pas récupérer les loyers qu'ils n'ont pas perçus entre mars 2020 et avril 2023. 

"Nous célébrons la fin des locataires qui auraient pu payer et qui ont choisi de ne pas le faire"

C'est au Freehouse, une "maison gratuite" que les dizaines de bailleurs ont décidé de se retrouver pour fêter l'expulsion de leurs locataires autour d'un cocktail et d'une soirée, la "Célébration de la fin du moratoire sur les expulsions". Des propriétaires qui estiment que de nombreux les locataires ont abusé des mesures de protection mises en place par la ville de Berkeley pour ne pas payer leur loyer. Mais cette petite fête n'a pas été au goût de tous, et a même suscité une vague d'indignation des syndicats et des associations de défense des locataires.

Une centaine de personnes se sont donc rassemblées devant le Freehouse pour manifester leur mécontentement et leur indignation en scandant "Voyez notre puissance, voyez notre pouvoir, les propriétaires n'ont pas de happy hour". Les quelques bailleurs qui arrivaient se faisaient traiter de "parasite" et au bout d'une heure, la situation a dégénéré. Bousculades, gifles, coups de poings... Il a fallu de nombreuses minutes pour que le calme revienne. 

Berkeley, dernière ville concernée par des mesures de protection pour les locataires

La grande majorité des moratoires sur les expulsions ont expiré en 2021 ou 2022. Celui de San Francisco s'est également achevé fin août mais il ne protégeait que les locataires ayant perdu leurs revenus en raison de la pandémie de coronavirus. 

En mai dernier, 200.000 dollars ont été versés par le conseil municipal de Berkeley au fonds de défense contre les expulsions de la ville, destiné à payer les arriérés de loyers aux propriétaires... Mais la municipalité estime que toute la somme devrait être utilisée d'ici juin 2024.