Seine-Saint-Denis : une famille juive séquestrée et détroussée à Livry-Gargan

La sûreté territoriale a été chargée d'une enquête, ouverte pour vol aggravé.
La sûreté territoriale a été chargée d'une enquête, ouverte pour vol aggravé. © AFP
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Une famille juive vivant à Livry-Gargan, en Seine-Saint-Denis, a été agressée et volée à son domicile dans la nuit de jeudi à vendredi. Plusieurs organisations juives dénoncent un acte antisémite.

Une famille juive a été séquestrée et détroussée dans la nuit de jeudi à vendredi à son domicile de Livry-Gargann en Seine-Saint-Denis, une "agression antisémite" dénoncée dimanche par les institutions juives et l'Intérieur. Le parquet de Bobigny a confié vendredi à la sûreté territoriale du département une enquête pour vol aggravé par plusieurs circonstances - dont le fait que les faits semblent avoir été commis en raison de la religion des victimes -, extorsion aggravée et séquestration.

Le couple séquestré plusieurs heures. Dimanche, le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA) a condamné dans un communiqué "une nouvelle agression manifestement antisémite" et "préméditée", au cours de laquelle trois membres d'une même famille ont été "menacés de mort", "insultés", "violemment battus" et "dépouillés par trois individus", qui ont pris la fuite.

"Selon les victimes, les auteurs se sont introduits dans le pavillon par effraction, ils ont coupé le courant, séquestré d'abord le fils de la famille, puis au petit matin s'en sont pris à la maîtresse de maison" et à son mari pendant plusieurs heures, jusqu'à ce que la femme parvienne à alerter la police, affirme le BNCVA. Les agresseurs auraient déclaré à leurs victimes, "des membres connus de la communauté" : "Vous êtes juifs, vous avez de l'argent, on prend l'argent aux juifs pour le donner aux pauvres", toujours selon le BNCVA. Ils auraient "réclamé et emporté les bijoux, des sommes d'argent en espèces et les cartes de crédit de la famille", ajoute-t-il.

Un "acte odieux". Dans un communiqué, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a condamné avec force une "agression très violente et antisémite". Pour le Président du Crif, Francis Kalifat, "cet acte odieux est bien la preuve si besoin en est, que les juifs de France sont particulièrement menacés dans la rue et depuis quelque temps au sein même de leur domicile ce qui est encore plus inquiétant". "Après le meurtre atroce de Sarah Halimi chez elle, cette nouvelle agression doit conduire les autorités de notre pays à une vigilance renforcée et à des sanctions exemplaires et dissuasives", plaide-t-il.

Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a exprimé son indignation et rappelé "la détermination du gouvernement" à "combattre inlassablement toute forme de racisme et d'antisémitisme", dans un communiqué. "Selon les premiers éléments, la motivation de cet acte lâche semble directement liée à la religion des victimes", ajoute-il.