Val-d'Oise : un réseau national de prostitution démantelé, plusieurs mineures identifiées

Les 45 prostituées identifiées lors de l'opération de démantèlement sont toutes âgées de 17 à 22 ans, et issues de quartiers défavorisés de la région parisienne.
Les 45 prostituées identifiées lors de l'opération de démantèlement sont toutes âgées de 17 à 22 ans, et issues de quartiers défavorisés de la région parisienne. © GREG WOOD / AFP
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Marion Dubreuil édité par Pauline Rouquette
Une enquête, menée par la gendarmerie du Val-d'Oise et l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains, a permis le démantèlement d'un réseau de proxénétisme d'ampleur nationale. Onze hommes ont été interpellés, et 45 prostituées, dont certaines sont mineures, ont été identifiées.

Vaste coup de filet dans le Val d'Oise. Un réseau national de proxénétisme a été démantelé par la gendarmerie et l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH), mardi, après neuf mois d'enquête. À sa tête, quatre proxénètes en chef avec, sous leurs ordres, plusieurs lieutenants chargés de la mise en ligne d'annonces sur des sites spécialisés dans le commerce du sexe, et de la location des lieux de passe.

Ce réseau de prostitution, né dans les communes de Persan et de Beaumont-sur-Oise, s'était ensuite étendu à l'ensemble de la région parisienne, puis à la province, dans des villes telles que Tours, Bordeaux ou encore Strasbourg, où il exerçait toutefois son activité sur de courtes durées pour ne pas attirer l'attention.

"Avec, au plus fort, jusqu'à 25 jeunes femmes qui travaillaient simultanément, on est sur plusieurs centaines de milliers d'euros", explique Stéphane Brunet, commandant du groupement de la gendarmerie du val-d'Oise, au micro d'Europe 1. En effet, le réseau attirait six à dix clients par jour, pour une prestation de 100 euros en moyenne.

Des jeunes femmes vulnérables psychologiquement

Lors de l'opération de démantèlement, onze hommes, du proxénète à l’homme de main, ont été interpellés. Âgés de 24 à 39 ans, tous sont issus de la région parisienne et connus de la justice pour différentes infractions. Au total, 45 prostituées ont été identifiées. Certaines d'entre elles étaient mineures, et la plus âgée n'a que 22 ans.

L'enquête réalisée à permis d'établir un profil commun à l'ensemble des jeunes femmes identifiées. Issues, pour la plupart, de quartiers défavorisés de la région parisienne, toutes sont déscolarisées ou sans diplôme, en rupture familiale et sociale et vulnérables psychologiquement.

Celles-ci pouvaient être vendues d'un proxénète à un autre, moyennant la somme de 1.500 euros. Si l'une d'elle souhaitait quitter le réseau, elle devait impérativement se trouver une remplaçante. 

En parallèle, des perquisitions ont permis la découverte d’armes de poing, de numéraires, de nombreux téléphones et de produits stupéfiants. Sept personnes du réseau ont été mises en examen pour proxénétisme aggravé et placées en détention provisoire, et trois sont sous contrôle judiciaire. Les proxénètes encourent jusqu'à dix ans de prison.