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Guillaume Biet, édité par
Fasciné par le monde du cinéma et les stars, un banquier est suspecté d'avoir détourné jusqu'à cinq millions d'euros en piochant dans des comptes de riches clients peu regardants. Le tout pour faire plaisir à ses clients acteurs ou réalisateurs.

On pourrait le qualifier de bon samaritain, en même temps que d'escroc. Un ancien banquier est jugé à partir de ce lundi, à Paris. Fasciné par le monde du cinéma, cet homme est suspecté d'avoir détourné jusqu'à cinq millions d'euros au préjudice de ses clients... afin de faire plaisir à d'autres clients, des acteurs ou des réalisateurs pour la plupart.

Pendant dix ans, ce banquier ne disait jamais "non" à ses clients, des comédiens et des réalisateurs pour bon nombre d'entre-eux. Ils avaient besoin de 150.000 ou 300.000 euros ? Pas de problème : la somme était débloquée en quelques jours sans signer le moindre papier. Ce banquier si bienveillant se servait en réalité sur le compte dormant d'un riche expatrié peu regardant sur ses relevés bancaires.

Olivier Martinez, Alexandre Arcady et Mylène Demongeot parmi les victimes

Deux millions d'euros ont ainsi été utilisés. Mais la machine se grippe lorsque certaines stars tardent à rembourser leur prêt. Le banquier pioche alors dans d'autres comptes. À l'actrice Mylène Demongeot, il fait investir plus d'1,5 million d'euros dans un projet imaginaire au Brésil. C'est ce virement qui a été détecté en 2012 par Tracfin, l'organisme anti-blanchement de Bercy qui va révéler toute l'affaire.

Le réalisateur Alexandre Arcady et l'acteur Olivier Martinez se rendent alors compte qu'ils leur manquent plus d'un million d'euros. Le banquier est démasqué mais les enquêteurs ne trouvent chez lui aucune trace d'enrichissement personnel, simplement une Citroën DS 4 neuve. Tous ces millions d'euros détournés ne l'auraient été que pour faire plaisir à ses clients du 7e Art. Une monde qui le fascinait.