Noyade d'une policière de la brigade fluviale de Paris : des erreurs à l'origine du drame ?

La policière a disparu lors d'un exercice de routine en janvier dernier.
La policière a disparu lors d'un exercice de routine en janvier dernier. © THOMAS SAMSON / AFP
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Selon "Le Canard enchaîné", le drame est dû à une série de dysfonctionnements, dont le détachement d'une corde à laquelle était reliée la policière.

Le 5 janvier dernier, Amandine, une jeune policière de 27 ans de la brigade fluviale, disparaissait dans la Seine lors d'un exercice de routine qui se déroulait à hauteur de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Pour la préfecture de police, il s'agit d'un accident. Mais pour Le Canard enchaîné, qui a eu accès aux éléments de l'enquête judiciaire, le drame est la cause d'une série de dysfonctionnements. "La corde de plus de quinze mètres reliant la policière au Zodiac solidement amarré au quai aurait dû l’empêcher d'être emportée par les tourbillons du fleuve en crue", note le journal satirique. Problème : "La corde a été détachée de l'embarcation à la suite d'une erreur d'appréciation", note l'hebdomadaire.

Plongeurs novices. Amandine, habilitée plongeuse depuis seulement un mois, se trouve alors rapidement en difficulté dans les eaux de la Seine. Pour venir l'aider, le moniteur responsable fait appel à un homme-grenouille, lui aussi novice, qui doit se jeter à l'eau sans bouteille d'air. Mais ce dernier se retrouve lui aussi emporter par le courant. "Pour le récupérer, le moniteur donne l'ordre de lâcher la corde reliée à Amandine, puis de faire démarrer le Zodiac après l'avoir désamarré", écrit l'hebdomadaire. Mais une fois l'homme grenouille-repêché, Amandine a disparu de la surface. 

"Sur un coup de tête". Selon Le Canard enchaîné, l'exercice a été décidé au dernier moment. "Il s'est décidé sur un coup de tête, le matin même, alors que le débit de la Seine atteignait un niveau record." Pis, l'endroit choisi, un "goulet d'étranglement", était le plus dangereux en cas de crue. De son côté, la préfecture a mis plus de six semaines avant de suspendre provisoirement le moniteur de plongée.

"On nous a caché la vérité." Une enquête a été ouverte le 27 février dernier pour "homicide volontaire". La mère d'Amandine a décidé de se porter partie civile avec pour avocat Éric Dupont-Moretti. "On nous a caché la vérité. À aucun moment la Préfecture de police ne nous a dit qu'une erreur avait été commise, que le moniteur avait donné l'ordre de lâcher la ligne de vie", déclare-t-elle.