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Laura Laplaud avec AFP , modifié à
Le policier auteur du tir mortel sur Nahel, un jeune homme de 17 ans, après un refus d'obtempérer mardi à Nanterre, a été mis en examen jeudi pour homicide volontaire et placé en détention provisoire, annonce le parquet de la ville.

Deux jours après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier après un refus d'obtempérer, le brigadier a été mis en examen jeudi pour homicide volontaire et placé en détention provisoire, a annoncé le parquet de Nanterre, ville où le drame s'est produit. "Le policier déféré ce jour dans le cadre d'une ouverture d'information judiciaire pour homicide volontaire a été mis en examen de ce chef et placé en détention provisoire", selon un communiqué de presse du parquet.

Les circonstances du drame détaillées

Lors de sa conférence de presse jeudi midi, le procureur Pascal Prache a détaillé les circonstances du drame, après avoir entendu les deux policiers "à plusieurs reprises" et exploité des vidéos de surveillance et des vidéos amateurs diffusées sur les réseaux sociaux. Selon les premiers éléments de l'enquête, les deux policiers à moto ont voulu contrôler la voiture qui circulait à vive allure "sur une voie de bus" à Nanterre, a-t-il décrit.

Ils ont fait signe au conducteur de s'arrêter à un feu rouge, mais celui-ci a redémarré. La voiture "a poursuivi sa route" suivi par les deux motards, avant de se retrouver coincée dans les embouteillages, selon Pascal Prache. Les deux policiers ont alors mis pied à terre et "crié au conducteur de s'arrêter" en se positionnant "sur le côté gauche" de la voiture, "l'un au niveau de la portière du conducteur, l'autre près de l'aile avant gauche", selon le procureur.

Lors de leurs auditions, ils ont déclaré "avoir tous deux sortis leur arme" et les avoir "pointées sur le conducteur pour le dissuader de redémarrer", a-t-il indiqué. "Au moment où le véhicule a redémarré, le policier situé près de l'aile du véhicule a tiré une fois sur le conducteur", le touchant mortellement.

Emmanuel Macron tente de concilier apaisement et fermeté

Après la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué par un policier après un refus d'obtempérer mardi, Emmanuel Macron tente de concilier apaisement et fermeté pour éviter l'embrasement et la réédition des émeutes de 2005. La mort du jeune Nahel sous les balles d'un policier est "inexcusable", mais les violences urbaines qui ont suivi et se sont amplifiées sont "injustifiables", a déclaré Emmanuel Macron jeudi.

La nuit de mercredi à jeudi a été émaillée de violences, tout comme la nuit précédente. À Paris, Lyon, Dijon, Toulouse et dans d'autres villes encore, des violences ont secoué plusieurs quartiers. Des locaux de police ont été pris pour cible et plusieurs feux de poubelles et de véhicules ont été allumés. Au total, 150 personnes ont été interpellées en France, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.