Louise, 5 ans, oubliée pendant huit heures dans un car scolaire

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C.L. , modifié à
A cause d'un problème de ceinture de sécurité, la fillette a passé la journée enfermée dans le car.

C'est une journée cauchemardesque dont la petite Louise, 5 ans, se souviendra longtemps. Jeudi, alors qu'elle se rendait à l'école d’Ectot-l’Auber, entre Rouen et Dieppe, elle est restée coincée dans le car scolaire pendant huit heures, d'après le Paris-Normandie.

Pas remarquée par les adultes. Avec sa classe de moyenne section, elle devait aller voir un spectacle de fin d'année. "Elle voulait être habillée comme une princesse pour l’occasion", raconte sa mère au quotidien régional. Elle dépose sa fille à la garderie de Saussay, un village voisin et une heure plus tard, celle-ci monte dans le bus qui doit l'emmener à l'école. Mais arrivée à destination, la fillette ne parvient pas à détacher sa ceinture de sécurité. Malheureusement, elle n'ose pas se signaler et masquée par les sièges, elle n'est repérée ni par l'accompagnatrice ni par le chauffeur.

Ayant fini sa tournée, le chauffeur va garer le car sur un parking d’Hugleville-en-Caux, non loin de chez lui. De nouveau, il ne remarque pas Louise, qui ne se manifeste pas non plus. Il faut attendre la sortie des classes pour que le père, venu chercher sa fille, s'inquiète de ne pas la voir. 

"Je culpabilise. J’en suis malade". "On me dit qu’elle n’est pas venue aujourd’hui. J’ai bien cru qu’on l’avait perdue, que quelqu’un nous l’avait embarquée", dit le père après coup. La panique le gagne jusqu'à ce que dix minutes plus tard, le car arrive pour ramener les enfants. Louise est retrouvée à l'intérieur, assise sur le siège qu'elle avait choisi le matin-même. "Elle était traumatisée, blanche, le regard vide. Elle ne disait rien, elle ne pleurait pas. Elle était figée. Elle a dû se sentir terriblement abandonnée", confient ses parents, avant d'ajouter que l'enfant a fait des cauchemars la nuit.

L'accompagnatrice, mise à pied vendredi, semble elle aussi inconsolable. "Je culpabilise. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", avoue-t-elle en pleurs à Paris-Normandie. "J’en suis malade pour la petite. Je suis allée voir les parents jeudi pour prendre des nouvelles de l'enfant. La mère était très en colère. Je la comprends parfaitement".