Lille : un SDF écope d'une amende de 200 euros pour avoir mendié dans le métro

Une personne sans-abri a écopé dimanche à Lille d'une amende de 200 euros par le réseau de transport lillois Transpole pour avoir mendié dans le métro (Photo d'illustration.)
Une personne sans-abri a écopé dimanche à Lille d'une amende de 200 euros par le réseau de transport lillois Transpole pour avoir mendié dans le métro (Photo d'illustration.) © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
L'association "Une Touche d'Espoir", qui distribue des repas aux SDF à Lille, a dénoncé la violence de cette amende, dont le montant équivaut à plusieurs nuits au chaud.

Une personne sans-abri a écopé dimanche à Lille d'une amende de 200 euros par le réseau de transport lillois Transpole pour avoir mendié dans le métro, provoquant l'ire d'une association d'aide aux SDF, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Une pratique interdite. Ce SDF "a été verbalisé pour mendicité au sein de la station de métro gare Lille-Flandres", a indiqué la communication de Transpole, confirmant une information de La Voix du Nord. Les agents présents sur le réseau "veillent au respect du règlement d'utilisation du réseau" et parmi les dispositions "figure l'interdiction de pratiquer toute forme de mendicité dans l'enceinte des transports", a ensuite expliqué le réseau de transport dans un communiqué. "Toute personne contrevenant à cette disposition s'expose à une amende prévue pour les contraventions de 4e classe", a-t-il ajouté.

L'équivalent de "plusieurs nuits à l'hôtel". L'association "Une Touche d'Espoir", qui distribue des repas aux SDF à Lille, a publié sur Facebook une photo de cette amende. "C'est disproportionné. 200 euros pour un sans-abri, c'est plusieurs nuits à l'hôtel. On ne comprend pas que face à une personne démunie, on puisse agir avec une certaine forme de violence", a réagi Ibrahim Dergam, président de l'association.

Transpole dit "accompagner" les SDF. Pour sa défense, Transpole a indiqué être engagé dans l'accompagnement des "personnes en situation de grande précarité" travaillant avec l'association ABEJ Solidarité. Deux éducateurs sont ainsi "présents quotidiennement sur le réseau et opèrent des maraudes afin de proposer aux personnes dans le besoin une aide et un accompagnement vers des structures d'hébergement, de soin ou d'emploi", a précisé le réseau de transport.