La CGT dénonce une tentative de fichage des conducteurs à la RATP

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avec AFP , modifié à
Selon la CGT, le département RER de la RATP a tenté de ficher les conducteurs du RER A, dans le but d'établir "une typologie des conducteurs". 

"Agents difficiles", conducteurs "meneurs" : le syndicat CGT de la RATP a fait état vendredi d'un projet de fichage des conducteurs du RER A, une "erreur" individuelle selon la régie, qui affirme avoir pris "toutes les mesures pour qu'elle ne se reproduise plus". Selon le syndicat, une chargée de mission au département RER a tenté par courriel "d'obtenir des informations illégales et parfaitement subjectives sur le comportement supposé de tel ou tel agent". Dans une capture d'écran, la personne demande à un responsable de la ligne RER A de lui "présenter" ses effectifs de conducteurs en décrivant leur "profil" dans le but d'établir une "typologie des conducteurs".  

La RATP dément toute consigne de fichage. Sont notamment requises des informations sur leur caractère ou activisme : "agents difficiles", "meneurs", "délégués". "Tout ce que vous considérez important de connaître sur vos conducteurs", ajoute l'auteure du message. La direction de la RATP affirme "très clairement qu'aucune consigne de fichage n'a jamais été donnée à l'égard d'aucune catégorie de personnel". Ce "serait contraire à la loi, ainsi qu'aux valeurs, à la charte éthique et à la conception du dialogue social de l'entreprise". "L'auteur du message a d'ores et déjà été reçu par son encadrement pour un rappel ferme des règles et des valeurs de l'entreprise", précise la RATP en ajoutant que l'entreprise "prendra toutes les mesures pour que ce type d'erreur ne se reproduise plus et en tirera toutes les conséquences".

L'inspection du travail interpellée sur le sujet. "Il est parfaitement inadmissible qu'un représentant de la direction tente ainsi de créer un fichier parfaitement illégal d'agents supposés avoir des comportements non conformes, en opposition à ce qui serait supposé être un comportement adapté", écrit la CGT dans un communiqué. Le syndicat affirme avoir interpellé sur le sujet la directrice générale du groupe, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) et l'inspection du travail. Et en comité d'entreprise, les élus CGT ont quitté vendredi la séance "devant l'attitude désinvolte de la direction".