Jeune conducteur tué après un refus d'obtempérer : un policier placé en garde à vue, des tensions à Nanterre

Un policier a été placé en garde à vue après la mort d'un jeune conducteur de 17 ans à Nanterre.
Un policier a été placé en garde à vue après la mort d'un jeune conducteur de 17 ans à Nanterre. © Fiora Garenzi / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP / Crédits photo : Fiora Garenzi / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Un policier a été placé en garde à vue ce mardi dans le cadre de l'enquête sur la mort d'un jeune conducteur de 17 ans, tué par balles à Nanterre après un refus d'obtempérer. "Un des policiers est actuellement en garde à vue pour homicide volontaire. Les opérations de dépistage d'alcoolémie et de consommation de produits stupéfiants se sont avérées négatives", a indiqué le parquet.

Un policier soupçonné d'avoir tué un automobiliste de 17 ans après un refus d'obtempérer mardi matin à Nanterre dans les Hauts-de-Seine a été placé en garde à vue pour homicide volontaire, a indiqué le parquet dans un communiqué. Une vidéo circulant sur Twitter mardi, authentifiée par l'AFP, montre deux policiers contrôler une voiture jaune. L'un d'entre eux, debout, accoudé sur le pare-brise, tient le conducteur en joue avec son pistolet. Quand le conducteur redémarre, le policier tire à bout portant depuis le côté du véhicule. La voiture a fini sa course quelques dizaines de mètres plus loin, encastrée dans un poteau.

Deux enquêtes ouvertes

La victime, Nahel M., 17 ans, est décédée peu de temps après avoir été atteinte, malgré l'intervention du Samu. "Son décès a été constaté à 9h15 suite à au moins une blessure par arme à feu", a précisé le parquet de Nanterre. Les faits ont eu lieu vers 8h30 près de la station de RER Nanterre-Préfecture, aux abords de la place Nelson-Mandela, derrière le quartier d'affaires de la Défense. Dans un premier temps, des sources policières ont affirmé que le véhicule avait foncé sur les forces de l'ordre.

Une enquête a été ouverte pour refus d'obtempérer et tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, a indiqué dans la matinée le parquet, contacté par l'AFP. Une autre enquête, ouverte pour homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique, a été confiée à l'IGPN (Inspection générale de la police nationale), la police des polices. "Un des policiers est actuellement en garde à vue pour homicide volontaire. Les opérations de dépistage d'alcoolémie et de consommation de produits stupéfiants ont été réalisées et se sont avérées négatives", a indiqué le parquet dans un communiqué.

Des tensions à Nanterre

En début de soirée, sept personnes ont été interpellées à Nanterre lors de tensions avec les forces de l'ordre, a appris l'AFP auprès de la préfecture de police. Deux unités de forces mobiles, dont des membres de la CRS 8 - spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines -, sont déployées dans le chef-lieu des Hauts-de-Seine pour la nuit, selon le ministère de l'Intérieur. Des feux de poubelle, rapidement maitrisés, ont été signalés dans l'après-midi.

"Nous déposerons ces prochains jours une plainte pour homicide volontaire contre le policier auteur du tir (...). La plainte visera également son collègue pour complicité d'homicide volontaire", a annoncé pour sa part l'avocat de la famille, Me Yassine Bouzrou, dans un communiqué. Selon les premiers éléments de l'enquête rapportés de source policière, le conducteur du véhicule, une Mercedes AMG qui avait été louée, avait commis plusieurs infractions au code de la route. À la vue de motards de police, il s'est d'abord arrêté, avant d'accélérer. Un fonctionnaire lui a alors tiré dessus au niveau du thorax.