INFO EUROPE 1 - Sabotages, dégradations, harcèlement… Les méthodes clandestines des «Soulèvements de la Terre»

 A l’origine de la mobilisation des anti-bassines qui a tourné à l’affrontement samedi dernier à Sainte-Soline, le réseau "Les Soulèvements de la Terre" (SLT) (Illustration).
A l’origine de la mobilisation des anti-bassines qui a tourné à l’affrontement samedi dernier à Sainte-Soline, le réseau "Les Soulèvements de la Terre" (SLT) (Illustration). © THIBAUD MORITZ / AFP
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William Molinié , modifié à
Qui se cache derrière les manifestations qui ont viré en affrontements violents à Sainte-Soline samedi dernier ? Selon une note du ministère de l’Intérieur qu’Europe 1 a consultée, les militants appartenant au réseau des "Soulèvements de la Terre" à l’origine de la mobilisation multiplient les actions d’éco-sabotages. 18 actes de dégradations ou tentatives contre des retenues d’eau ont été recensées depuis septembre 2021.

La question de sa dissolution pourrait rapidement se poser. A l’origine de la mobilisation des anti-bassines qui a tourné à l’affrontement avec les forces de l’ordre samedi dernier à Sainte-Soline, le réseau "Les Soulèvements de la Terre" (SLT) "incite et participe à la commission de sabotages et dégradations matérielles", selon une note du ministère de l’Intérieur qu’Europe 1 a consultée.

 

Ce groupement de fait a été créé début 2021 par des membres de l’ultra-gauche issus de l’ancienne ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Selon le renseignement, SLT a développé "une doctrine qui vise à présenter les opérations de sabotage qu’elle initie ou conduit comme moyen de défense de l’environnement".

18 actes de dégradations

Selon un décompte du ministère de l’Intérieur, 18 actes de dégradations clandestins ou de tentatives visant des retenues d’eau ont été recensées depuis septembre 2021, "inspirés par ce discours", note le ministère de l’Intérieur.

 

Très agiles, les stratèges de SLT auraient comme ligne de mire de faire accepter dans l’opinion publique la pratique de l’éco-sabotage. Ainsi, le recours à l’action clandestine, à la dégradation matérielle, est présenté comme un mode d’action, "désormais partagé par la majorité des militants qui admet la nécessité de faire coexister militantisme classique et opérations de destructions".

Harcèlement téléphonique

Le réseau s’appuie sur des comptes et des pages de réseaux sociaux suivies par des milliers d’abonnés et n’hésite pas à diffuser des conseils pratiques, sortes de mode d’emploi, à ses militants pour opérer clandestinement. En octobre 2021, une vidéo fournissait clé en main un "tuto" expliquant comment réaliser un démantèlement sauvage d’une bassine.

Par ailleurs, SLT désigne régulièrement, selon les services du ministère de l’Intérieur, des cibles idoines présentées comme des "symboles à combattre", en recourant notamment au harcèlement téléphonique à l’encontre des sociétés et des agriculteurs en lien avec les projets. L’automne dernier, l’appel de SLT à une "action téléphonique massive" contre les entreprises engagées sur le chantier de Sainte-Soline a généré un peu plus de 350 appels en seulement deux jours. Les entreprises visées ont déposé plainte pour harcèlement.

 

Enfin, les méthodes de SLT sont présentées comme proches, ou tout du moins, "inspirées des codes des Black Bloc" : masque à gaz, parapluies, cagoules… Les combinaisons blanches ou bleues leur permettent d’échapper à l’identification par les forces de l’ordre. Si la question des poursuites judiciaires à l’encontre des cadres de SLT ne s’est pas encore posée, ce pourrait être la prochaine étape dans le bras de fer engagé entre la Place Beauvau et ce groupement écologiste radical qui multiplie les actions sur le territoire.