La manifestation à Sainte-Soline a été scrutée de près par la Ligue des droits de l'homme. 1:42
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Charles Guyard (à Sainte-Soline), édité par Laura Laplaud , modifié à
Samedi, des milliers de personnes se sont mobilisées contre le projet de méga-bassines prévu dans les Deux-Sèvres. De violents affrontements ont opposé les forces de l'ordre et les militants avec, au final, près d'une quarantaine de blessés dont cinq en urgence absolue. Une manifestation scrutée de près par la Ligue des droits de l'homme.

Ce samedi, une nouvelle manifestation interdite contre le projet de "bassines" à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres a rapidement tourné à l'affrontement. Selon un dernier décompte fourni par le parquet de Niort, les secours ont pris en charge sept manifestants blessés, dont trois traités en urgence absolue et hospitalisés ; 28 gendarmes ont été blessés, dont deux hospitalisés en urgence absolue. Une manifestation qui a tourné en un affrontement d'une rare violence, scrutée de près la Ligue des droits de l'homme.

"On a pour mission d'observer le dispositif de maintien de l'ordre"

Casque sur la tête et chasuble blanche sur le dos, Lionel note tous les faits et gestes des forces de l'ordre déployées à Sainte-Soline. Lionel fait partie des observateurs de la Ligue des droits de l'homme qui, depuis 2015, se déplacent dans toute la France pour analyser l'action des gendarmes et des policiers lors des manifestations.

Samedi, 18 bénévoles, répartis en groupes de trois, ont donc suivi la mobilisation anti-bassines. "On a pour mission d'observer le dispositif de maintien de l'ordre. Si le recours à la force est proportionné et quelles sont les techniques employées", précise-t-il au micro d'Europe 1.

Le Conseil de l'Europe s'alarme d'un "usage excessif de la force" en France

Portable à la main, Magali, elle, filme toute la scène en prenant garde de rester à bonne distance. "J'essaye d'observer la pratique du maintien de l'ordre. Les grenades, lesquelles sont tirées, ce qui est utilisé, on voyait par exemple des blindés de la gendarmerie, on documente", indique-t-elle. Des éléments qui ensuite iront nourrir un rapport. "Ça peut être utilisé dans le cadre de contentieux", ajoute Lionel.

La France a été épinglée par le Conseil de l'Europe pour un usage excessif de la force dans les dernières manifestations contre la réforme des retraites. Samedi, dans les Deux-Sèvres, près de 30.000 militants étaient mobilisés selon les organisateurs, 6.000 selon la préfecture, et 4.000 grenades d'encerclement ont été utilisées.