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William Molinié , modifié à
DÉCRYPTAGE - Selon les informations recueillies par Europe 1, 68 faits de survols par drones d’établissements pénitentiaires ont été enregistrés en 2022 contre 37 en 2021, soit une augmentation de plus de 85% en un an. Dans le détail, les survols pour des livraisons d’objets interdits en détention (téléphone, drogue, armes) ont explosé.

Une pratique qui inquiète l’administration pénitentiaire. Selon les informations d’Europe 1, les établissements pénitenciers ont constaté, l’année dernière, une inquiétante augmentation du nombre de survols par drones des prisons françaises. Des survols pour des livraisons de drogue et d’objets interdits en détention ou encore des repérages en vue d’une éventuelle évasion. Dans certains cas, le drone est simplement en perdition.

Généralisation avec le confinement

Selon un récent bilan porté à la connaissance d’Europe 1, 68 faits ont été recensés en 2022, contre 37 en 2021. Une augmentation de près de 85% sur une année alors que les chiffres précédents étaient plutôt stables : 39 en 2020, 40 en 2019. Dans le détail, les survols pour des livraisons d’objets interdits en détention (téléphone, drogue, armes) ont explosé. Cinq livraisons avaient été constatées en 2021 contre 29 l’année dernière, une augmentation de près de 500% sur un an.

"Ça s’est surtout généralisé avec le confinement", a témoigné une source anonyme à Europe 1. Entre le 17 mars et le 11 mai 2020, au cours du premier confinement, 15 faits avaient été recensés sur la période.

Livraisons à distance par Snapchat

La pratique s’est alors ensuite renforcée et professionnalisée. Une des dernières affaires marquantes est celle de la prison de Sequedin. En juin dernier, plusieurs cas de livraisons de stupéfiants, de téléphones et même de morceaux de scies à métaux sont interceptés par les surveillants. L’enquête a permis de mettre en lumière un véritable trafic de livraison à distance via un drone qui permettait aux détenus de passer des commandes grâce au réseau social Snapchat.

Pour faire face à ces objets volants, l’administration pénitentiaire a investi depuis fin 2021 dans du matériel de détection et de brouillage. Mais à ce jour, seule une quinzaine de centres de détention, sur 187, disposent de ce type d’outils.