Hérault : l'homme qui a tué un cambrioleur violent mis en examen pour meurtre et laissé libre

© DAMIEN MEYER / AFP
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L'enquête devra déterminer si les conditions de la légitime défense étaient bien réunies, a indiqué le procureur de la République.

Le propriétaire d'une maison de Servian dans l'Hérault, qui a tué jeudi soir un cambrioleur qui s'en était pris à lui et sa famille, a été mis en examen pour meurtre et laissé libre sous contrôle judiciaire samedi, a-t-on appris auprès du parquet.

Deux procédures d'instruction. "A la suite des événements survenus au cours de la soirée du (jeudi) 5 octobre 2017 à Servian, deux procédures d'instruction ont été ouvertes ce jour", a indiqué le procureur de Béziers Yvon Calvet dans un communiqué. "Une pour des faits de tentative de vol avec arme, et violences volontaires en réunion et avec arme avec ITT inférieure à 8 jours" et "l'autre du chef de meurtre", a-t-il détaillé, précisant qu'elle sont instruite par le même magistrat. "La personne mise en examen pour ces faits de meurtre a été placée sous contrôle judiciaire", explique-t-il également.

Un fusil pour chasser les sangliers. Les faits se sont produits jeudi, vers 21h, au domaine Saint-Adrien, un lieu agrémenté de jardins distingués par plusieurs prix. Selon les premières déclarations du propriétaire, deux cambrioleurs armés se seraient introduits chez lui, et l'auraient frappé, ainsi que sa femme, handicapée suite à un accident, avait relaté une source proche du dossier. L'un des voleurs serait monté à l'étage pour y chercher un coffre-fort, et le propriétaire des lieux se serait alors saisi de son propre fusil, avec lequel il l'a tué. Il possédait cette arme, toujours chargée selon ses dires, pour chasser les sangliers qui passaient sur son domaine.

Page Facebook de soutien au propriétaire. L'enquête devra "déterminer le déroulement exact des faits", souligne Yvon Calvet. "Il conviendra d'examiner si les conditions de la légitime défense (...) sont bien réunies". Les gendarmes cherchent à identifier le second cambrioleur qui aurait pris la fuite, selon le propriétaire de la maison. Une page Facebook de soutien au propriétaire a été créée et annonçait samedi soir avoir recueilli plus de 40.000 signatures pour la pétition en ligne adressée à la ministre de la Justice Nicole Belloubet, demandant une interprétation moins restrictive de la légitime défense.