Fillettes mortes dans un accident en 2018 : à son procès, le chauffard "demande pardon"

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Le 3 avril 2018, deux petites filles ont trouvé la mort dans un accident de voiture, sur la route départementale reliant Reims à Laon. (Photo d'illustration) © GUILLAUME SOUVANT / AFP
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avec AFP
Après la mort de deux enfants dans un accident de voiture en 2018, l'automobiliste a demandé "pardon" à la famille des victimes, dès le début de son procès, jeudi, à Laon, dans l'Aisne. 

L'automobiliste jugé à Laon, dans l'Aisne pour "homicide involontaire" après la mort de deux fillettes dans un accident de la route en 2018 a demandé "pardon" jeudi à la famille des victimes à l'ouverture de son procès, se disant "bouleversé".

"Je voulais dire que j'étais bouleversé par ce qui s'est passé. Tous les jours, à chaque instant, j'y pense. J'ai pas de douleur comparable à celle de la maman ou du papa. J'ose demander pardon, mais je sais qu'on ne me pardonnera jamais", a déclaré le prévenu, âgé de 48 ans, très ému à la barre.

 

Mais "je ne me souviens de rien, je ne sais pas ce qui s'est passé", a-t-il dit plus tard, évoquant une rupture de pente à l'endroit de l'accident. "L'orage était très important, il me semble que ma voiture est passée sur cette veine d'eau", a-t-il dit.

Le 3 avril 2018, ce chef d'entreprise, gérant de centres de contrôle technique, était au volant d'une Maserati noire sur la route départementale qui relie Laon à Reims. Sous une pluie battante, il avait perdu le contrôle de son véhicule et percuté la voiture de Nadia Karmel, qui transportait ses trois enfants de trois ans et demi, 26 mois et un mois.

La collision avait provoqué la mort des deux fillettes et blessé le nourrisson et la mère. Poursuivi pour "homicide involontaire" et "blessures involontaires", le prévenu encourt cinq ans de prison, 75.000 euros d'amende et une annulation de permis de conduire avec impossibilité de le passer pendant cinq ans.

À quelle vitesse roulait-il ? 

Une expertise réclamée en décembre par la partie civile a établi que le prévenu roulait à "113.9 km/h au moment de la perte de contrôle du véhicule, pour une limitation à 80km/h", selon Me Courtois. Mais la défense rappelle que trois autres expertises préalables avaient abouti à des vitesses différentes. Seule certitude : au moment du choc, le prévenu roulait à 63 km/h et le véhicule de Mme Karmel à un peu plus de 50 km/h. "J'attends que la peine maximale soit appliquée. J'attends que la justice reconnaisse ce qui est à l'origine de l'accident : la vitesse du conducteur", a déclaré Nadia Karmel à la presse.