Est-ce la fin de la Main d'or pour Dieudonné ?

© AFP
  • Copié
Walid Berrissoul et M.-A.B. , modifié à
La justice se prononce mardi sur la demande d'expulsion de l'humoriste-polémiste du théâtre parisien. L'homme a déjà tenté de trouver une nouvelle salle, non sans difficulté. 

Dieudonné et la Main d'Or, une histoire de 15 ans qui pourrait prendre fin mardi. La justice se prononce en effet sur la demande d'expulsion de l'humoriste-polémiste du théâtre parisien, demandée par les propriétaires de cette salle. Au fil des ans, la salle était devenue un fief, tout en faisant office de siège aux activités de sa "nébuleuse" condamnée à plusieurs reprises pour des propos à caractère antisémites. Mais l'homme a pris les devants en tentant ces dernières semaines de se trouver un nouveau point de chute,  à Saint-Denis, au nord de Paris. Sauf que les propriétaires n'étaient pas d'accord.

Une recherche de salle sous un prête-nom. Cela avait marché dans un premier temps puisqu'un contrat de bail a été signé : 1.500 m2 au bénéfice des Productions de la plume, la société de production de Dieudonné, dont la gérante, Noémie Montagne, n'est autre que la compagne de l'humoriste-polémiste. Une précision que cette dernière s'est bien gardée de signaler pendant les quatre mois négociations avec l'avocate du propriétaire. "Elle nous a dit dans un premier temps que les Productions de la plume, allait faire des spectacles pour des grandes entreprises, avec du coaching et des arbres de noël. Mais jamais elle ne nous a dit que les Productions de la plume étaient producteurs uniques de Dieudonné M'Bala M'Bala", explique Me Odile Cohen au micro d'Europe 1.

"On a fait murer la totalité des accès des locaux". Une fois le bail signé, Dieudonné et sa troupe ont donc pris possession des lieux. Ils installent le piano sur scène, sous les yeux affolés du gardien de l'établissement. L'homme prévient en urgence le propriétaire, Alain Madar, dont la réaction a été radicale. "Par rapport à notre éthique, il était inacceptable d'avoir ce monsieur comme locataire chez nous. On a appelé une douzaine de maçons et nous avons décidé de faire murer la totalité des accès des locaux", raconte-t-il. 

De leurs côté, les avocats de Dieudonné répondent que la loi n'oblige en rien une société de production de mentionner le nom de ses artistes pour louer une salle, tant qu'elle précise bien son chiffre d'affaires. Celui des Productions de la plume a de quoi appâter : plus de 4 millions d'euros, selon des documents consultés par Europe 1.