Enfant mort après une opération à Metz : deux médecins mis en examen

Au total, sept praticiens sont intervenus au chevet de Corentin. (Illustration)
Au total, sept praticiens sont intervenus au chevet de Corentin. (Illustration) © JEFF PACHOUD / AFP
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avec AFP , modifié à
Corentin était mort en 2014 dans la clinique Claude-Bernard de Metz lors d'une opération pour une appendicite.

Deux chirurgiens ayant opéré Corentin, un garçon de 11 ans mort lors d'une intervention chirurgicale pour une appendicite en 2014 à Metz, ont été mis en examen pour homicide involontaire, ont indiqué mardi leurs avocats. Le premier docteur, entendu lundi par le juge d'instruction, "s'est expliqué devant le juge sur les circonstances de son intervention, sur le temps perdu - 1h30 à 2h - avant que les anesthésistes fassent le tour des autres diagnostics puis ne détectent la lésion de l'aorte, donc l'hémorragie", a précisé Me Joseph Roth. "Mon client n'est pas seul dans ce processus", a-t-il ajouté, alors que ce dernier a été interdit d'exercer la médecine pendant trois ans, selon une décision de la chambre disciplinaire de première instance de l'ordre des médecins de Lorraine en février. 

"C'est une bonne chose". Le second docteur a lui été mis en examen mardi en fin d'après-midi, a indiqué son avocat, Me George Lacoeuilhe. "Nous somme satisfaits car nous réclamions l'accès au dossier depuis des mois", a-t-il expliqué, ajoutant "cette mise en examen est l'occasion pour mon client de s'exprimer. C'est une bonne chose".

Sept praticiens à son chevet. Corentin, admis le 31 octobre 2014 dans la clinique Claude-Bernard de Metz pour des douleurs au ventre diagnostiquées comme une appendicite, avait été opéré le lendemain. Mais l'intervention avait été arrêtée lorsqu'un choc avait été constaté à la pose d'un tube utilisé pour des cœlioscopies - une technique chirurgicale qui permet d'opérer à l'intérieur du ventre en ne faisant que des petites incisions. Au total, sept praticiens sont intervenus au chevet de Corentin, décédé le lendemain au CHU de Nancy, où il avait été transféré en urgence au bout de neuf heures d'opération à Metz.

100 à 150 accidents par an. "Ce n'est pas anodin, une coelioscopie", a souligné Me Roth. "Il y a énormément d'accidents, de 100 à 150 par an. Dans ce cas, cela a pris des proportions qui deviennent déraisonnables : ce n'est pas toute la compétence d'un médecin qui est remise en cause à cause d'un accident".