Du sursis pour l'homme d'affaires corse Michel Tomi, qui échappe à un procès pour corruption

Michel Tomi
Michel Tomi a notamment été condamné pour complicité et recel d'abus de biens sociaux. © DESIREY MINKOH / AFP
  • Copié
avec AFP
Le parrain corse Michel Tomi a été condamné vendredi à Paris à un an de prison avec sursis et 375.000 euros d'amende dans la vaste enquête pour corruption qui le visait depuis des années.

L'homme d'affaires corse Michel Tomi, depuis longtemps menacé de poursuites pour corruption, a été condamné vendredi à Paris à un an de prison avec sursis et 375.000 euros d'amende dans une procédure de plaider-coupable, a-t-on appris samedi de source judiciaire, confirmant des informations de presse.

Condamné pour complicité et recel d'abus de biens sociaux. Cette condamnation met fin pour lui à une longue et vaste enquête sur "l'empire" de cette figure de l'industrie du jeu en Afrique, âgée de 71 ans, et les liens parfois suspects entretenus avec les dirigeants de ce continent. Après cinq ans d'enquête, le juge d'instruction Serge Tournaire avait accepté le 28 septembre d'abandonner les poursuites les plus graves pour corruption et d'ouvrir la voie à une "comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité" (CRPC), le plaider-coupable à la française, pour des délits secondaires.

D'après plusieurs médias, Michel Tomi a comparu vendredi au tribunal de Paris lors d'une audience d'homologation de sa peine, négociée avec le parquet de Paris. Il a été condamné pour complicité et recel d'abus de biens sociaux, "pour avoir perçu de manière illégale une commission de 1,6 million d'euros en marge d'un contrat d'achat de vedettes par l'État gabonais à une société française", selon Le Parisien. Il est également sanctionné pour travail dissimulé ainsi que pour complicité de faux et d'usage de faux et complicité d'abus de confiance, ayant "facilité, grâce à de faux documents, l'obtention d'un titre de séjour et de fausses fiches de paie à sa compagne", ajoute le quotidien.

"La montagne de l'instruction a accouché d'une toute petite souris". Outre la peine de prison avec sursis et l'amende, Michel Tomi s'est vu confisquer "les sommes en espèce saisies durant l'enquête (plus de 400.000 euros) ainsi que deux voitures", "dont un BMW X5 blindé", ont précisé Le Parisien et Le Monde. "La montagne de l'instruction a accouché in fine d'une toute petite souris juridictionnelle", avait réagi fin octobre auprès de l'AFP l'un de ses avocats, Me Jean-Dominique Lovichi. 

Ouverte en juillet 2013 après un signalement de la cellule de renseignement financier Tracfin, l'information judiciaire s'était penchée sur les puissants relais de Michel Tomi en Afrique. Parmi eux, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, dont les enquêteurs suspectaient qu'il ait reçu des cadeaux de l'homme d'affaires corse.