Aulnay-sous-Bois : "Théo, c'est le grand frère"

Plusieurs centaines d'habitants se sont réunis dans le calme lundi en bas de l'immeuble de six étages où vit le jeune homme pour réclamer justice.
Plusieurs centaines d'habitants se sont réunis dans le calme lundi en bas de l'immeuble de six étages où vit le jeune homme pour réclamer justice. © AFP
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Salomé Legrand avec CO
Le jeune homme violemment agressé jeudi à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, est connu du quartier pour être un garçon sans histoire.

Qui est Théo, le jeune homme de 22 ans gravement blessé à coups de matraque, lors de son interpellation, jeudi, à Aulnay-sous-Bois ? Dans la cité des 3.000, en Seine-Saint-Denis, où il vit, il est plutôt décrit comme un jeune homme modèle. Théo avait été repéré par les autorités locales pour son implication dans la vie de quartier. Il a été aussi ponctuellement animateur pour la mairie.

"Il m'a donné des conseils". Pour une mère de famille, interrogée par Europe 1, "Théo, c'est le grand frère" de beaucoup des jeunes qui traînent au pied des immeubles. "C'est un mec bien. Il m'a donné des conseils par rapport à l'école. Il m'a dit qu'il ne fallait pas lâcher", confie aussi Rachid, un des jeunes du quartier.

Il raccroche les plus jeunes par le foot. Théo adore danser sur du rap mais pratique surtout intensivement le football. Élevé dans une famille de sept enfants, tous très sportifs, c’est via le ballon rond que Théo raccroche les plus jeunes. "C'est le seul mec de notre génération qui a réussi à faire des choses que les plus grands n'ont pas réussi à faire. Il a organisé un tournoi pour sortir les petits pour qu'ils ne finissent dans la rue", raconte Kévin, qui a grandi dans la même cage d’escalier que lui. Un garçon sans histoire, positif, que tous ses copains, choqués, viennent soutenir en défilant en continu dans sa chambre d’hôpital.

Quatre mises en examen. La justice devra se prononcer sur l'agression dont il a été victime. Ce week-end un policier a été mis en examen pour viol et ses trois collègues pour violences volontaires en réunion dans le cadre de cette affaire. Ils sont été suspendus.