Le procès d'Alexandre Benalla s'ouvre lundi 13 septembre à Paris. 1:25
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Marion Dubreuil édité par Solène Delinger , modifié à
Alexandre Benalla comparaît à partir de lundi 13 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris pour les violences commises en marge du 1er mai 2018. Les images du chargé de mission de l'Elysée frappant un manifestant place de la Contrescarpe avaient entraîné un scandale politique. 
DÉCRYPTAGE

Trois ans après la déflagration de l'affaire Benalla, qui avait ébranlé les plus hautes sphères de l'Etat, l'ancien chargé de mission de l'Elysée va devoir répondre de ses actes devant la justice. Alexandre Benalla comparaît à partir de lundi 13 septembre devant le tribunal correctionnel de Paris, notamment pour "violence en réunion" et "port d'arme". L'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron sera jugé aux côtés de trois autres prévenus, deux policiers et un réserviste de la gendarmerie. Que leur est-il reproché ? 

Les violences d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase au cœur du procès

C'est avant tout le comportement d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase qui sera au cœur du procès. Le 1er mai, le chargé de mission de l'Elysée et l'agent de sécurité de la République en Marche accompagnent en temps qu'observateurs les policiers qui encadrent les manifestations. Or, Alexandre Benalla et son acolyte, qui porte une arme ce-jour là sans en avoir l'autorisation, sortent de leur rôle de spectateur.

La justice leur reproche aujourd'hui leurs gestes violents à l'égard d'un couple, Chloé P. et Georgios D., place de la Contrescarpe, lors d'une intervention des CRS. Le tout en arborant un brassard police. Ils devront aussi s'expliquer sur l'arrestation brutale d'un homme, Khélifa M., deux heures plus tôt, au Jardin des plantes. 

Dans le parc, Vincent Crase est également soupçonné d'avoir projeté une jeune femme contre un arbre après s'être rendu compte qu'elle le filmait, puis d'avoir effacé la vidéo sur son téléphone. Alexandre Benalla est soupçonné d'avoir plaqué au sol un autre manifestant.

Une intervention "pas nécessaire", selon la juge d'instruction

Les deux prévenus réfutent les coups et parlent d'"interpellations". Leur défense invoque les articles 53 et 73 du code de procédure pénale, selon lesquels, en cas de "délit flagrant", ici des jets de projectiles sur les forces de l'ordre, toute personne peut en appréhender l'auteur et le conduire à un officier de policier judiciaire. La juge d'instruction a quant à elle estimé que leur intervention n'était "pas nécessaire", compte tenu de la présence de nombreux CRS. 

Enfin, deux policiers hauts gradés au sein de la préfecture de police de Paris seront jugés pour avoir transmis, le soir où le scandale éclate, un CD-ROM des images de vidéoprotection à Alexandre Benalla pour l'aider à préparer sa défense. Le commissaire Maxence Creusat a signalé les faits le lendemain, reconnaissant "une connerie", comme son supérieur, le contrôleur général Laurent Simonin. La juge d'instruction a cependant estimé qu'ils ne "pouvaient ignorer" que ces images ne devaient pas être remises à des tiers.

L'affaire des passeports diplomatiques

Dans un second volet du procès, Alexandre Benalla devra également répondre de "faux, usage de faux en écriture et usage public sans droit d'un insigne" pour avoir continué à voyager, en Afrique et en Israël, avec des passeports diplomatiques, plusieurs mois après son licenciement. L'ex-collaborateur d'Emmanuel Macron conteste cette infraction. Il encourt jusqu'à cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende pour l'ensemble des faits qui lui sont reprochés. Son procès s'achèvera le 1er octobre.