Affaire Troadec : une reconstitution pour éclaircir l'enquête

Hubert Caouissin, l'assassin présumé de la famille Troadec, lors d'un transport sur les lieux du massacre, en mars dernier.
Hubert Caouissin, l'assassin présumé de la famille Troadec, lors d'un transport sur les lieux du massacre, en mars dernier. © FRED TANNEAU / AFP
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Idèr Nabili avec AFP
Une reconstitution du massacre de la famille Troadec, tuée dans la nuit du 16 au 17 février 2017, est prévue ce lundi soir à Orvault, près de Nantes, en présence du suspect.

Que s'est-il passé précisément cette nuit de février 2017, au domicile de la famille Troadec ? C'est ce que vont tenter de comprendre les enquêteurs, ce lundi soir, lors de la reconstitution de la scène de crime. Hubert Caouissin, l'assassin présumé de la famille, se rendra sur les lieux, accompagné de deux experts, qui tenteront de déterminer la véracité des propos du suspect. Obsédé par une sombre histoire d'héritage et de lingots d'or, l'ancien ouvrier de l'arsenal de Brest a mis fin à la vie de Pascal et Brigitte Troadec, et de leurs deux enfants, Sébastien et Charlotte, âgés de 21 et 18 ans.

Un récit glaçant

La nuit du 16 au 17 février 2017, Hubert Caouissin, beau-frère des parents Troadec, est entré dans la buanderie du pavillon de la métropole nantaise, et a écouté aux portes à l'aide d'un stéthoscope. C'est là qu'il aurait vu Pascal Troadec, muni d'un pied de biche, dont le suspect se serait finalement saisi. C'est à cet instant que le drame aurait commencé. Hubert Caouissin aurait alors massacré les quatre occupants de la maison, "sans rien préméditer" selon lui, avant de transporter les corps dans sa ferme, au cœur du Finistère, pour les démembrer et les brûler. Un récit encore flou que veulent vérifier les enquêteurs, ce lundi soir, d'autant que certaines parties des corps des victimes demeurent introuvables, malgré de récentes fouilles. Le pied de biche, l'arme présumée qui aurait servi à Hubert Caouissin, n'a jamais été retrouvé non plus.

Une reconstitution pour vérifier la compatibilité des déclarations

"Le but est d'abord de vérifier que les déclarations du suspect sont compatibles avec la matérialité des lieux, la disposition des pièces, et qu'elles le sont aussi avec ce qu'ont pu établir les experts", indique à l'AFP Me Cabioch, l'avocat de Lydie Troadec, la compagne du suspect Hubert Caouissin, elle aussi mise en examen pour "modification de l'état des lieux d'un crime" et "recel de cadavres". Les experts, un légiste et un morpho-analyste, accompagneront l'assassin présumé sur les lieux du massacre, exceptionnellement sorti de sa cellule de la maison d'arrêt de Nantes.

Hubert Caouissin avait déjà été conduit sur l'une de ses scènes de crime, dans sa propriété de Pont-de-Buis-lès-Quimerch, où des restes humains appartenant aux victimes avaient été auparavant découverts. "Rien de particulier" n'avait été retrouvé lors du transport du suspect sur les lieux, selon l'un de ses avocats. Cette fois, si la reconstitution apporte son lot de réponses, elle permettra à l'enquête d'avancer, et de se diriger vers un renvoi devant les assises, en 2020.