Votre moitié a-t-elle un sombre passé ?

Les Britanniques pourront bientôt dans certains régions consulter le passé judicaire de leur compagnon/compagne pour éviter les violences conjugales.
Les Britanniques pourront bientôt dans certains régions consulter le passé judicaire de leur compagnon/compagne pour éviter les violences conjugales. © Maxppp
  • Copié
avec Amandine Alexandre, correspondante à Londres , modifié à
Au Royaume-Uni, il sera possible de se renseigner sur son compagnon auprès de la police.

L’homme avec lequel vous envisagez d’emménager a-t-il multiplié les passages devant la justice pour violences conjugales ? Certains Britanniques pourront bientôt avoir la réponse, au nom du droit à l'information et de la lutte contre les violences domestiques mais au détriment du droit à l'oubli.

Le gouvernement a en effet annoncé qu'il allait lancer une expérimentation dans la lutte contre les violences domestiques. Dans certains départements d'Angleterre et du  Pays de Galles, les femmes, mais aussi les hommes, pourront se renseigner sur leur compagnon, ou compagne, auprès de la police.

Un fait divers à l’origine de cet essai

Si le gouvernement de David Cameron a accepté de lever le voile sur le passé judiciaire de certains, c’est surtout à cause d’un fait divers qui a marqué le pays. En 2006, lorsque Clare Wood rencontre George Appleton sur Facebook, elle pense vivre un conte de fée. Mais l'histoire d'amour vire au cauchemar.

Agressée par son compagnon, menacée de mort, terrifiée, cette mère de famille du nord de l'Angleterre alerte à plusieurs reprises la police. L'homme a déjà été condamné trois fois pour violences domestiques. Or, Clare l'ignore et ne le saura jamais : en 2009, la jeune femme est sauvagement assassinée par son ancien petit ami.

Cette semaine, la campagne menée dans les médias par l'entourage de Clare a fini par convaincre le gouvernement britannique de tenter une expérimentation. Cette initiative ne fait cependant pas l'unanimité, et notamment pour le droit à chacun de changer de vie et d’oublier son passé. Une organisation de lutte contre les violences faites aux femmes réclame en priorité une plus grande réactivité de la part des policiers.