Une "séductrice du Web" jugée

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Cette Angevine, qui doit répondre d'escroquerie, aurait volé 140 hommes pour 300.000 euros.

Le jeu de séduction sur Internet lui rapportait gros. Une Angevine de 49 ans comparaît mercredi devant le tribunal correctionnel d'Angers pour avoir soutiré plus de 300.000 euros à 140 hommes. Elle est jugée pour escroquerie et abus de faiblesse, rapporte Le Courrier de l'Ouest.

L'arnaqueuse aux multiples pseudonymes conversait plusieurs heures avec ses victimes sur Internet. Elle séduisait principalement des hommes fragiles, en mal d'amour.

Près de 100.000 euros d'un coup

La première plainte a été déposée en septembre 2009 par un habitant du Doubs. Il avait envoyé 300 euros à la séductrice pour qu'elle lui rende visite. Cette dernière, qui prétextait des problèmes d'argent pour demander le paiement de ses voyages, avait désisté le rendez-vous au dernier moment. Les investigations ont par la suite montré que l'Angevine ne rencontrait presque jamais ses victimes.

Elle parvenait toutefois à leur soutirer d'importantes sommes d'argent. Des dizaines de versements allant de 200 à 500 euros ont été recensés par les enquêteurs. Certains hommes donnaient des sommes beaucoup plus importantes. A la suite d'un accident du travail, l'un d'entre eux a décidé de verser l'intégralité de sa pension d'invalidité à l'arnaqueuse présumée. Cette dernière avait ainsi empoché près de 100.000 euros.

Un autre a même été jusqu'à vendre sa maison pour lui verser 50.000 euros. "C'est une somme qu'il me devait", avait assuré au Courrier de l'Ouest la mère de famille à la sortie de sa garde à vue en août 2010. La victime a décidé de porter plainte pour abus de faiblesse.

"Je n'ai jamais rien promis à personne"

Les sommes d'argent colossales que la séductrice récupérait étaient dépensées en grande partie dans des jeux de casino en ligne. "J'étais dans la spirale du jeu? Je n'ai rien volé à personne. J'ai seulement lancé des appels au secours. 140 personnes m'ont aidée spontanément. Ils n'attendaient rien en échange. Je n'ai jamais rien promis à personne. Je leur disais que j'étais malheureuse. Et ils me dépannaient", a justifié la prévenue qui dément toute escroquerie.

Reconnaissance de dettes à l'appui, son avocate, Me Céline Pellerin, compte plaider la relaxe. Les investigations ont montré de leur côté que l'Angevine forçait ses victimes à signer ces documents.